BURNET sir FRANK MACFARLANE (1899-1985)
Frank MacFarlane Burnet est un médecin, virologiste et immunologiste australien, qui a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1960 conjointement à Peter Medawar pour leurs travaux sur la tolérance immunitaire.
Frank MacFarlane Burnet naît le 3 septembre 1899 à Traralgon (État de Victoria). Après une scolarité au Geelong College de Newtown, il entreprend des études de médecine à l’université de Melbourne, dont il est diplômé en 1923. Hormis quelques séjours à l’étranger, comme en 1926-1927 à l'institut Lister de médecine préventive de Londres (où il obtient un Ph.D en microbiologie en 1928), il réalise sa carrière en Australie, en tant que directeur adjoint de l'institut Walter et Eliza Hall de recherche médicale à l'hôpital royal de Melbourne à partir de 1928, puis en tant que directeur et professeur de médecine expérimentale à l'université de Melbourne à partir de 1944. Il décède à Port Fairy (Victoria) le 31 août 1985.
On peut distinguer deux grandes périodes dans l’activité scientifique de MacFarlane Burnet. La première, qui débute après la Première Guerre mondiale, porte sur l’étude des micro-organismes, bactéries et virus. À Londres, Burnet découvre une méthode d'identification des bactéries par les bactériophages qui les lysent, et met au point une technique, désormais de pratique courante, de culture des virus sur les embryons vivants de poulet. Ses recherches sur les virus et les rickettsies contribuent aux connaissances sur le caractère infectieux et surtout la variabilité du virus de la grippe. Il participe également à la lutte contre des maladies telles que la myxomatose ou encore la fièvre de la vallée du Murray (arbovirose du groupe B). Il isole également l'agent (une rickettsie) de la fièvre Q : Rickettsia burneti ou Coxiella burneti.
La seconde période de son activité scientifique correspond à un intérêt presque exclusif porté aux questions fondamentales en immunologie. Le changement est brutal, au milieu des années 1950, et se traduit par le départ de la plupart des chercheurs en microbiologie et virologie qui l’entouraient jusque-là. Burnet formule une théorie des maladies auto-immunitaires en posant que l’organisme est capable de produire des anticorps contre n’importe quel antigène mais aussi contre lui-même – ce que l’on appelle le soi –, et ne laisser dans le sang que ceux actifs contre tout ce qui lui est étranger, le non-soi. Ce processus d’inactivation induit la tolérance vis-à-vis du soi. Burnet avance, sans pouvoir le démontrer, que la tolérance est une propriété générale de tout le système immunitaire, au même titre que la production d'anticorps. Une seconde théorie essentielle due à Burnet, au cœur de l’immunologie, est celle de la sélection clonale des effecteurs immunitaires : lors de la rencontre avec un antigène, le lymphocyte porteur de l’anticorps reconnaissant cet antigène prolifère, formant un clone de cellules dotées de la même capacité de reconnaissance.
Tolérance et sélection clonale restent deux paradigmes essentiels du fonctionnement du système immunitaire. Leur élaboration est fortement liée à l’école australienne d’immunologie que Burnet a contribué très largement à créer et particulièrement active à l'institut Walter et Eliza Hall de Melbourne.
Parmi ses publications, il faut citer Les Virus et l'homme (1953), Principes de virologie animale (1955), et Théorie de l'immunité acquise fondée sur la sélection clonale (1959).
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