BURUNDI
Nom officiel | République du Burundi (BI) |
Chef de l'État | Evariste Ndayishimiye (depuis le 18 juin 2020) |
Chef du gouvernement | Gervais Ndirakobuca (depuis le 7 septembre 2022) |
Capitale | Gitega |
Langues officielles | Français, kirundi |
Unité monétaire | Franc du Burundi (BIF) |
Population (estim.) |
13 439 000 (2024) |
Superficie |
27 834 km²
|
Le Burundi, petit pays (27 834 km2) situé au cœur de l'Afrique des Grands Lacs, semble ne pas pouvoir échapper aux crises politiques, devenues chroniques depuis l'indépendance en 1962 et de nature à annihiler tout développement. Cette histoire du temps présent dramatique tranche avec les impressions de sérénité et d'équilibre qu'inspirent les paysages hospitaliers, les collines verdoyantes jardinées par une population dense et majoritairement rurale (88,8 % en 2014), un habitat dispersé et une urbanisation encore modérée.
Géographie : la Suisse de l'Afrique entre crise et paix
En premier lieu, le pays présente des atouts naturels et géographiques qui ont entretenu une image positive ; celle-ci s'attache aussi au Rwanda voisin, avec lequel il a de nombreux points communs. Ces hautes terres tropicales tempérées par l'altitude bénéficient d'une pluviosité abondante (de deux saisons de pluie) qui permet une agriculture intensive, associant plantes endogènes (éleusine, sorgho) et exogènes, notamment américaines et asiatiques (maïs, haricot, patate douce, manioc, banane) et une économie de plantation performante introduite durant la colonisation (café, coton) et lors des indépendances (thé). Cette niche écologique est demeurée à l'écart des grandes endémies et calamités africaines (esclavage), ce qui explique le développement historique d'un foyer démographique et les densités élevées par rapport au reste de l'Afrique. Malgré sa faible taille et son enclavement, le pays a su tirer avantage de cette situation intermédiaire entre Afrique centrale et Afrique orientale, entre Afrique anglophone et Afrique francophone, tant pour les échanges économiques, humains ou culturels que dans les équilibres géopolitiques. Enfin, il possède des potentiels de développement dans ses dépressions périphériques et dans ses réseaux hydrographiques (Nil et lac Tanganyika) qu'il partage avec ses voisins congolais et tanzanien.
En second lieu, la société burundaise, essentiellement paysanne, possède une histoire originale, une construction nationale de plus de trois siècles et une culture homogène fondée sur une langue bantou, le kirundi, qui entretient des pratiques culturelles et des valeurs rurales fortes ; ceci ne l'a pas empêchée d'accéder à une certaine modernité véhiculée par les nombreux cadres politico-administratifs et cléricaux (plus de 80 % de la population est christianisée, la majorité étant catholique et une forte minorité protestante), grâce à une alphabétisation élevée et en progression constante (85 % des 15-65 ans en 2013) et, depuis peu, en raison d’une certaine globalisation permise par la téléphonie mobile, le développement d’Internet dans les villes et la présence des médias.
Pourtant, ce décor est celui d'un drame. Depuis l’indépendance, le pays connaît des violences politiques qui ont atteint un paroxysme en 1972 et, en octobre 1993, un nouveau seuil de gravité : le pays s'est alors enfoncé dans une guerre civile qui a fait plus de 300 000 victimes et, de 1994 à 2002, près de deux millions de déplacés intérieurs et de réfugiés. L’accord signé à Arusha (Tanzanie) dès 2000, le retour de la paix et l’alternance démocratique étaient les garants de la pacification et de la reconstruction du pays. Mais cette période prend fin avec la nouvelle crise politique qui éclate lors des élections générales de juillet 2015.
Cette instabilité politique remet en cause les quelques progrès enregistrés entre les crises. Elle pénalise autant l'économie d'autosubsistance paysanne, hier autosuffisante et devenue déficitaire, que le secteur moderne agro-industriel ou celui des services concentrés à Bujumbura, la capitale économique du pays, qui en fut la capitale politique de 1962 à 2018, avant de céder le rôle à Gitega, ville plus[...]
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Écrit par
- Christian THIBON : professeur émérite d'histoire, université de Pau et des pays de l'Adour
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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BURUNDI, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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BANTOU
- Écrit par Luc de HEUSCH
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...d'importance différente se sont développés au cours des cinq derniers siècles. Le Rwanda, qui avait deux millions d'habitants au début du xxe siècle, ou le Burundi contrastent par leur taille avec les petits royaumes de Bunyoro (quelque cent mille habitants) ou d'Ankole en Ouganda. Au Rwanda, le contrôle... -
BUJUMBURA
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...largement spécialisés dans la production de denrées alimentaires autoconsommées (agriculture vivrière) et portant de fortes densités de population rurale. Au Burundi, en synergie avec une forte croissance démographique, des rotations de cultures de plus en plus complexes ont été mises en place par les agriculteurs,... -
GITEGA
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