- 1. L'ère protobyzantine (395-610)
- 2. La crise du VIIe siècle (610-717)
- 3. L'iconoclasme : dynasties isaurienne et amorienne (717-867)
- 4. La dynastie macédonienne et l'apogée de Byzance (867-1081)
- 5. La noblesse militaire au pouvoir : les Comnènes et les Anges (1081-1204)
- 6. L'Empire de Nicée (1204-1261)
- 7. Les Paléologues et la chute de Byzance (1261-1453)
- 8. Bibliographie
BYZANCE L'Empire byzantin
Les Paléologues et la chute de Byzance (1261-1453)
En faisant aveugler le petit Jean IV, héritier légitime des Lascaris, Michel VIII installait à Byzance une dynastie qui devait durer jusqu'à la fin de l'Empire. L'histoire de cette dynastie comporte deux parties : les vingt ans de règne de Michel VIII lui-même, qui semblèrent inaugurer une nouvelle période de puissance et de grandeur pour l'Empire, et une décadence de près de deux siècles qui aboutit à sa disparition définitive. Il ne faut pas en déduire que tous les successeurs de Michel VIII furent des incapables ; mais, eussent-ils tous été géniaux, il n'était pas en leur pouvoir de résoudre des problèmes que le règne de Michel VIII avait contribué à rendre insolubles.
Le double front
Ces problèmes étaient à la fois d'ordre extérieur et intérieur. En redevenant une puissance mi-européenne mi-asiatique, avec laquelle il fallait compter, Byzance avait retrouvé le double front qui avait déjà usé tant de dynasties. À l'ouest, c'est le royaume serbe en pleine expansion ; à l'est, un adversaire beaucoup plus dangereux que l'État seldjoukide va entrer vers 1300 en contact avec les Grecs : la tribu des Osmanlis. Or, Byzance ne peut plus tenir ces deux fronts à la fois. Michel VIII, pour soutenir l'assaut de l'Occident, a dû laisser presque sans défense l'ancien domaine asiatique des souverains de Nicée. Comme les Paléologues, par manque de terres et d'autorité sur la noblesse, ne pouvaient reconstituer des biens militaires quand les Turcs eurent conquis ceux qui existaient en Asie, il fallut en revenir au système du mercenariat, doublement ruineux, pour les finances et pour la sécurité intérieure. L'aventure des Almugavares le prouva bientôt. Cette bande de Catalans, invincibles mais ingouvernables, fut engagée avec son chef Roger de Flor par Andronic II pour combattre les Turcs. Ils les battirent en effet, mais ravagèrent tout, en Asie d'abord, puis en Europe où Andronic avait cherché à les employer contre les Bulgares. Après d'affreux ravages, devant lesquels les Grecs étaient complètement impuissants, ils finirent par s'installer dans le duché d'Athènes qu'ils enlevèrent aux Français.
Les problèmes intérieurs n'étaient pas moins graves. Dès le règne de Michel VIII, le manque d'or obligeait à dévaluer l'hyperpère (nouveau nom du sou d'or, l'ancien nomisma), ce qui entraîna une forte hausse des prix et chassa la monnaie byzantine du marché international, où jusqu'ici elle faisait prime ; pour la remplacer, on se mit en Occident à frapper des monnaies d'or – florin et ducat notamment – qui lui furent rapidement préférées. À la crise monétaire s'ajoutait à Byzance une crise d'autorité. Le régime féodal établi par les croisés n'avait pu qu'aggraver les tendances séparatistes déjà flagrantes sous les Comnènes. En particulier, l'autonomie municipale, qui avait disparu depuis le temps d'Héraclius, s'était mise à renaître sous la pression des « puissants » qui tenaient déjà la plus grande partie de la terre. Dès le xie siècle, on avait vu apparaître de véritables constitutions urbaines, qui devinrent très nombreuses sous les Paléologues ; elles étaient en général purement aristocratiques et, par conséquent, n'étaient pas de nature à rapprocher le peuple et le pouvoir central dans l'exercice des responsabilités. Bien au contraire, elles occasionnèrent de graves troubles sociaux, surtout à Thessalonique, seconde ville de l'Empire, qu'ensanglanta au milieu du xive siècle la révolte populaire des zélotes.
Jean Cantacuzène
Andronic II, qui avait recueilli le lourd héritage de Michel VIII, passa tout son long règne à se débattre contre ces difficultés. Il ne put ni s'opposer aux progrès[...]
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Écrit par
- José GROSDIDIER DE MATONS : maître assistant à l'École pratique des hautes études
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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