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CABOCHIENS

Mouvement réformateur, issu d'un long processus de mécontentement contre les abus de l'administration, les appétits financiers de l'entourage royal et les excès de la cour de Charles VI et de ses proches.

Réunis le 30 janvier 1413, les états généraux de langue d'oïl tentèrent une réforme du royaume qui n'était autre chose que la remise en vigueur de prescriptions antérieures, relatives en particulier à la gestion financière. Préparée par une commission des états, l'ordonnance dite cabochienne, due en majeure partie aux conseillers bourguignons du roi et promulguée par lui le 27 mai, n'avait rien de révolutionnaire. Mais, dans le même temps, certains éléments de la population parisienne — notamment les bouchers, gens riches mais mal intégrés parmi les notables — entretenaient le tumulte dans la capitale, obtenaient par la menace des concessions politiques et se faisaient remettre des otages pris dans la famille et dans l'hôtel du roi, du dauphin et de la reine Isabeau de Bavière. L'écorcheur Caboche se fit remarquer, et son nom demeura péjorativement attaché au mouvement dont les membres furent aussi appelés écorcheurs.

Ces violences compromirent ceux qui, comme le duc de Bourgogne Jean sans Peur et comme de nombreux maîtres de l'Université (Courtecuisse, Cauchon), avaient depuis plusieurs années pris parti en faveur des réformes. La haute bourgeoisie parisienne, menée par l'avocat Jean Jouvenel, ancien garde de la prévôté des marchands, réagit avec vigueur. Les premiers jours d'août virent le retournement de la situation. Le duc de Bourgogne s'enfuit, laissant la ville en proie à une réaction des Armagnacs. Les cabochiens qui ne purent s'exiler à temps furent exécutés. L'ordonnance réformatrice, injustement compromise par le mouvement de la rue, fut cassée le 5 septembre 1413.

— Jean FAVIER

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  • : membre de l'Institut, directeur général des Archives de France

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