- 1. Du cacaoyer à la production de chocolat
- 2. Les conditions climatiques de la culture du cacaoyer
- 3. La diffusion de la consommation de chocolat
- 4. La production de cacao : une plante américaine devenue africaine
- 5. Les conditions économiques et sociales de la production cacaoyère ivoirienne
- 6. Les échanges internationaux de cacao
- 7. L’aval de la filière cacao-chocolat
- 8. Bibliographie
CACAO
L’aval de la filière cacao-chocolat
L' Accord international sur le cacao encouragé dans les années 1970 et 1980 par la C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), accord fondé sur la constitution et la gestion commune d'un stock régulateur à l'échelle mondiale, n'a plus aujourd'hui d'efficacité véritable sur le plan économique. Il n'en a même jamais eu beaucoup. L’Icco (International Cocoa Organization), créée en 1973 pour administrer l’accord international sur le cacao, n’a plus aujourd’hui comme principales activités que d’encourager les productions de qualité (avec un certain succès au Brésil et en Équateur où sont cultivées les variétés Criollo) et de soutenir le développement d’industries de transformation du cacao dans les pays producteurs eux-mêmes.
Les échanges internationaux de cacao sont aujourd'hui contrôlés par cinq firmes transnationales, dont le groupe britannique E.D. & F. Man et les firmes américaines (très présentes également sur les marchés mondiaux des céréales et des oléagineux) Cargill et Archer Daniels Midland, qui réalisent ensemble 80 p. 100 des achats de cacao. À leur suite, cinq firmes transforment 70 p. 100 du cacao mondial et six transnationales se partagent 80 p. 100 du marché mondial du chocolat. Trois d'entre elles sont nord-américaines : Hersher, Mars et Kraft-Jacobs-Suchard. Trois autres sont européennes : Cadbury-Schweppes (Royaume-Uni), Ferrero (Italie) et Nestlé (Suisse). Aucune de ces firmes n'est présente dans la production même de cacao : leurs stratégies sont fondées sur le contrôle de l'aval (transformation, conditionnement et commercialisation) de la filière cacao-chocolat. Elles se concurrencent vivement entre elles en multipliant de nouveaux produits et de nouveaux goûts, à grand renfort de campagnes publicitaires, ce qui leur permet de s'approprier l'essentiel de la valeur ajoutée de la filière.
La production de cacao « biologique » se développe très timidement, représentant moins de 0,5 p. 100 de la production mondiale. Dans le cadre de l’Icco, des études ont été entreprises pour mettre en place une « économie cacaoyère mondiale durable », mais on ne voit pas encore très bien vers quoi elle pourrait conduire, les problèmes de certification n’étant pas aisés à résoudre.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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