Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CACTACÉES

Les Cactacées

La famille comprend environ 2 000 espèces, groupées, selon les auteurs, en 30 à 200 genres, qui se distinguent surtout par des caractères morphologiques.

<em>Rhipsalis pilocarpa</em> - crédits : Motorolka/ Shutterstock

Rhipsalis pilocarpa

Les tiges cylindriques, cannelées, se dressent comme des cierges (Cereus, Carnegiea) ou rampent sur le sol (Machaerocereus, Aporocactus ou queue-de-rat) ; elles sont aussi globuleuses, garnies de côtes (Echinocactus, Melocactus), de mamelons (Mamillaria) ou de longs appendices (Leuchtenbergia) ou au contraire aplaties (Epiphyllum). Les aréoles contiennent des épines parfois très développées (Echinocactus) et acérées (Ferocactus) ou des poils longs et abondants (Cereus senilis). Certaines (Lophophora, Astrophytum) et, en général, les formes épiphytes sont internes (Rhipsalis, Epiphyllum, Phyllocactus).

Fleur d'Aporocactus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fleur d'Aporocactus

Les fleurs solitaires et éphémères sont pollinisées par les insectes ou les oiseaux. La longueur du réceptacle, garni d'aréoles et de bractées écailleuses, la soudure plus ou moins marquée des pièces périanthaires définissent deux types de fleurs, les fleurs rotacées des Opuntia et Pereskia, et les fleurs tubuleuses de très nombreux genres.

De cet ensemble, il faut cependant distinguer les Pereskia, arbustes à feuilles persistantes et succulentes, à fleurs disposées en grappe et à placentation centrale.

Opuntia, raquette - crédits : Encyclopædia Universalis France

Opuntia, raquette

La structure des Cactacées appelle quelques remarques. Si l'interprétation classique considère ces plantes comme des « succulentes caulinaires » dont les feuilles sont réduites à des épines, Lucien Plantefol les assimile aux « succulentes foliaires » : la tige serait réduite au cylindre central, alors que le manchon de tissus charnus représenterait les bases foliaires soudées, dont une partie s'individualise parfois en limbe (Opuntia) ; les épines seraient alors des poils spécialisés, protégeant les points végétatifs ou terminant les mamilles. La situation des méristèmes, profondément enfoncés dans les tissus, explique la position de l'ovaire et la nature caulinaire du réceptacle, pouvant engendrer pousses ou fleurs.

Biologie. Ces plantes vivaces sont des xérophytes qui réalisent leur économie hydrique grâce à leurs surfaces évaporantes réduites (suppression des feuilles, stomates enfoncés dans un épiderme épais, ouverts seulement quelques heures par jour ou la nuit) et à leur système radiculaire superficiel étendu, drainant le maximum d'humidité (pluies et rosées). Les racines plus profondes n'ont qu'un rôle de fixation. Les tiges chlorophylliennes constituent alors de véritables réservoirs d'eau.

Cette adaptation à la sécheresse se retrouve au niveau physiologique. Le métabolisme est de type crassulacéen dans lequel il y a accumulation d'acides organiques, absorption du gaz carbonique la nuit et son utilisation le jour dans la photosynthèse. En outre, plusieurs espèces produisent des alcaloïdes, des alcamines ou des saponines.

Ces plantes sont capables d'une multiplication végétative intense : même fanées, les raquettes des Opuntia et parfois aussi les fruits peuvent bourgeonner au niveau des aréoles (fruits prolifiques d'Opuntia fulgida).

Répartition. Connues dès l'Éocène dans le Nouveau Monde (gisement fossile de l'Utah), les Cactacées s'y sont diversifiées et cantonnées (plantes endémiques). Les Rhipsalis épiphytes trouvés en Afrique et à Ceylan auraient été transportés par les oiseaux au cours de leurs migrations.

Cactus géants - crédits : Studio One-One/ Moment/ Getty Images

Cactus géants

Inhérentes aux paysages désertiques ou steppiques du sud-ouest des États-Unis (Arizona, Californie), du Mexique et du Brésil, elles existent aussi dans des régions plus humides : sud-est des États-Unis et forêts tropicales. Dans les Andes, elles s'étagent jusqu'à six mille mètres, supportant la neige et les gelées de l'ordre de − 10 0C.

Beaucoup sont acclimatées dans les régions de climat méditerranéen. La prolifération des Opuntia a été parfois[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Figuier de Barbarie - crédits : unjiko/ Shutterstock

Figuier de Barbarie

Opuntia, morphologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Opuntia, morphologie

Opuntia, fleur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Opuntia, fleur

Autres références

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie

    • Écrit par
    • 4 960 mots
    • 14 médias
    ...(malgré leur extension ultérieure plus au nord) : ce sont les Broméliacées (2 000 espèces dont une seule d'Afrique occidentale, Pitcairnia feliciana, et les Catacées (presque aussi riches en espèces), qui ont gagné l'Amérique du Nord et ont été naturalisées dans le monde entier sous climat chaud....
  • CENTROSPERMALES

    • Écrit par
    • 2 130 mots
    • 7 médias

    Le choix d'un caractère anatomique précis, considéré comme une particularité distinctive d'importance majeure, amène à réunir un faisceau de familles en un même ensemble auquel on imagine une souche commune. Les plantesangiospermes dicotylédones, ayant en commun des graines qui...

  • DÉSERTS

    • Écrit par , , et
    • 20 885 mots
    • 16 médias
    ...plantes dites « grasses » se sont adaptées aux conditions désertiques en faisant de véritables réserves d'eau dans leurs tissus. Les plus connues sont les cactus qui, tous originaires du Nouveau Monde, peuvent atteindre des dimensions considérables (15 mètres pour le saguaro mexicain). Leurs racines rayonnent...
  • PEYOTL

    • Écrit par
    • 556 mots

    Principal hallucinogène des Indiens Chichimèques et Huichols (Mexique), le peyotl (Echinocactus Williamsii ou Lophophora Williamsii) est une petite plante de la famille des Cactacées ; elle croît lentement sur les hauts plateaux désertiques du nord du Mexique, son diamètre n'atteint que...