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EVANS CADEL (1977- )

En remportant le Tour de France cycliste en 2011 à l'issue d'une course parfaitement maîtrisée sur le plan tactique, Cadel Evans est devenu le premier Australien vainqueur de la Grande Boucle.

Cadel Evans est né le 14 février 1977 à Katherine, une petite ville du Territoire du Nord. Il passe les dix premières années de sa vie au sein d'une communauté aborigène de moins de cent personnes, dans le nord de l'Australie. L'enfant vit donc coupé de la modernité du monde, mais cette existence simple lui permet de forger son caractère, celui d'un homme libre qui deviendra plus tard un personnage atypique dans le peloton professionnel. Dès son plus jeune âge, il enfourche un B.M.X. – le seul moyen de locomotion à sa disposition dans le village. Plus tard, à quatorze ans, il découvre le Tour de France à la télévision, et il s'extasie devant les exploits de Miguel Indurain. Pourtant, il débute le cyclisme de compétition par le V.T.T., avec une réussite certaine : il remporte la Coupe du monde de cross-country en 1998 et en 1999, puis il se classe septième de l'épreuve de V.T.T. aux jeux Olympiques de Sydney, en 2000.

Il décide alors de se consacrer au cyclisme sur route, et il signe son premier contrat professionnel en 2001, avec l'équipe Saeco. Il doit néanmoins attendre 2006 pour remporter son premier succès important, le Tour de Romandie. La même année, il se classe quatrième du Tour de France. En 2007, il est le lauréat du ProTour – un classement qui consacre le coureur le plus régulier de la saison. Cette année-là, il peut pourtant nourrir des regrets à l'occasion du Tour de France. Le Danois Michael Rasmussen – qui sera exclu de l'épreuve par sa propre formation pour dopage – et l'Espagnol Alberto Contador le devancent de près de 2 minutes dans l'étape qui se termine au plateau de Beille. Ce handicap se révèle insurmontable : pourtant excellent dans l'exercice du contre-la-montre, l'Australien ne parvient pas à reprendre suffisamment de temps à Alberto Contador dans la dix-neuvième étape (Cognac-Angoulême, 55,5 km contre la montre) et il se classe deuxième de cette Grande Boucle, à 23 secondes de l'Espagnol. En 2008, le Tour lui semble promis, car les organisateurs n'ont pas autorisé l'équipe Astana (celle de Contador) à prendre le départ. Evans endosse pour la première fois le maillot jaune. Il n'est certes que quatrième à la veille du contre-la-montre décisif, mais bien meilleur que ses rivaux (l'Espagnol Carlos Sastre, le Luxembourgeois Fränk Schleck et l'Autrichien Bernhard Kohl) dans cet exercice spécifique, il a les faveurs de tous les pronostiqueurs. Or, une nouvelle fois, Cadel Evans faillit le Jour J : il ne reprend que 29 secondes à Carlos Sastre, et il ne se classe que deuxième du Tour de France, à 58 secondes de l'Espagnol. Evans est alors critiqué par les chroniqueurs : ceux-ci le considèrent comme un coureur manquant de panache, car il ne passe jamais à l'offensive ; son étiquette devient celle d'un champion qui se liquéfie dans les moments décisifs, d'un looser.

Néanmoins, le 29 septembre 2009, à Mendrisio (Suisse), il remporte le Championnat du monde sur route, et le maillot arc-en-ciel semble le décomplexer. Surtout, il quitte la formation Silence-Lotto pour rejoindre l'équipe B.M.C. À ce moment, le manager de cette formation, John Lelangue, dit découvrir un homme attachant, alors qu'il avait de lui une image négative. En 2010, Evans gagne la Flèche wallonne. Il porte de nouveau le maillot jaune dans le Tour de France, mais, victime d'une chute, il se fracture le coude : très courageux, il termine néanmoins l'épreuve, à la vingt-sixième place.

En 2011, dans un Tour de France fertile en rebondissements, Cadel Evans prend ses responsabilités lors de l'étape qui se termine[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Autres références

  • SPORT - L'année 2011

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    • 6 075 mots
    ...lendemain, vers L'Alpe-d'Huez, Contador, orgueilleux, accompagné d'Andy Schleck, a lui aussi montré tout son panache. En ces deux occasions, l'Australien Cadel Evans a pris ses responsabilités – en assurant seul la poursuite derrière le jeune Luxembourgeois pour réduire un écart qui prenait des proportions...