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CALCAIRES

Différents types

Calcaires d'origine organique

Les calcaires d'origine organique résultent de la construction de récifs ou de dalles par des Polypiers, des Rudistes, des Algues ou de l'accumulation de coquilles et de tests remaniés après la mort.

Calcaires construits ou biogéniques

Ces calcaires peuvent être massifs, non lités, semblables à la partie vivante d'un atoll : ce sont alors des biohermes. Ils sont en saillie par rapport aux dépôts du même âge. L'érosion plio-quaternaire peut les mettre à nouveau en relief s'ils sont plus durs que les roches encaissantes : rochers du Saussois dans le Jurassique supérieur de Bourgogne, partie sud-est du Bois des Roches à Vigny dans le Dano-Montien du bassin de Paris. Si, au contraire, les couches à organismes sont stratifiées, elles constituent un biostrome comme c'est le cas pour la « barre à Rudistes » dans le Crétacé supérieur de Provence.

Les calcaires coralliens résultent de l'activité coloniale de cœlentérés, aboutissant à l'édification de récifs isolés, comme les atolls actuels, ou en ligne continue comme les récifs frangeants et les récifs barrières. Ces calcaires, abondants depuis le Dévonien (calcaires à Stromatopores), permettent la reconstitution paléogéographique des rivages.

Les calcaires à rudistes ont été édifiés par des Lamellibranches pachyodontes groupés en « familles » et non en colonies, et vivant fixés sur le fond à une plus grande distance de la côte que les coraux. Ils atteignent un grand développement au Crétacé, notamment dans le faciès urgonien (Crétacé inférieur, Barrémien, Aptien) et les barres à Rudistes du Coniacien (bordure sud du synclinal du Beausset, Var).

Les calcaires à bryozoaires sont disposés en masses lenticulaires fréquentes dans le calcaire carbonifère d'Angleterre et de Belgique (faciès waulsortien d'âge dinantien).

Les calcaires d'algues sont édifiés à partir du thalle de certaines algues calcaires qui se développent en colonies sur les hauts-fonds marins. On en rencontre depuis le Précambrien (calcaires à stromatolithes) jusqu'à l'époque actuelle. Les calcaires dits « pisolitiques » du bassin de Paris sont formés en réalité par des thalles d'algues rouges (Floridées, groupe des Melobésiées ou Lithothamniées) parmi lesquelles vivait une riche faune de mollusques.

Calcaires d'accumulation ou bioclastiques

Les calcaires à entroques sont constitués d'articles de crinoïdes à section circulaire ou pentagonale. Leur structure compacte et homogène, leur cassure cristalline à facettes brillantes leur ont valu le nom de « petit granit » : Carbonifère belge, Jurassique supérieur de la Meuse (pierre d'Euville et de Lérouville). Il semble qu'ils se soient formés dans des mers chaudes à une profondeur plus faible que les « prairies » actuelles de pentacrines qui se développent de 200 à 2 000 m de profondeur.

Les calcaires à foraminifères, très bien développés à certains niveaux depuis l'ère primaire, sont essentiellement des calcaires à fusulines (Carbonifère et Permien), à orbitolines (Crétacé), à milioles (Lutétien), et à nummulites (grande extension au début du Tertiaire). La forme et la dimension de certaines espèces ont fait attribuer le nom de « pierre à liards » aux formations qui les renferment. Ces dépôts se sont effectués dans des mers chaudes, à faible profondeur.

Les lumachelles résultent de la cimentation de coquilles de lamellibranches ou de brachiopodes : calcaires à gryphées du Sinémurien, calcaire à Avicula contorta du Rhétien.

Les calcaires à cérithes, comme le calcaire grossier du Lutétien, sont, pour la plupart, des formations côtières (faciès néritiques). On peut y rattacher les faluns, qui sont des amas coquilliers contenus dans une matrice sableuse ou argilo-sableuse : falun sparnacien[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Médias

Mélanges de calcite - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mélanges de calcite

Paysage karstique - crédits : Olive Titus/ Flickr ; CC 3,0

Paysage karstique

Classification d'après Folk - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification d'après Folk

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