- 1. Notion de borne supérieure
- 2. Intégrale d'une fonction étagée
- 3. Intégration des fonctions réglées
- 4. Caractérisations des fonctions réglées
- 5. Intégration et dérivation
- 6. Détermination d'une fonction par sa dérivée
- 7. Théorème des accroissements finis
- 8. Théorème du maximum
- 9. Formule de Taylor
- 10. Bibliographie
CALCUL INFINITÉSIMAL Calcul à une variable
Caractérisations des fonctions réglées
Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur un intervalle X, et Y un intervalle (ou un ensemble) contenu dans X. Nous dirons que f est constante à 10-p près sur Y s'il existe un nombre c tel que l'on ait |f (x) − c| ≤ 10-p pour tout x ∈ Y.
Théorème 5. Soit f une fonction définie sur un intervalle compact X. Pour que f soit réglée dans X il faut et il suffit que pour tout entier p, on puisse partager l'intervalle X en un nombre fini d'intervalles partiels X1, ..., Xn tels que f soit constante à 10-p près dans chaque Xi.
C'est presque la définition. Si en effet on peut trouver, pour chaque Xi, une constante ci telle que |f (x) − ci| ≤ 10-p pour tout x ∈ Xi, on peut immédiatement construire deux fonctions étagées ϕ′ et ϕ″ vérifiant ϕ′ ≤ f ≤ ϕ″ et ϕ″ (x) − ϕ′ (x) ≤ 2.10-p pour tout x ∈ X, à savoir les fonctions qui dans chaque Xi, sont respectivement égales à ci − 10-p et à ci + 10-p. Inversement, si f est réglée, il est possible de réaliser les conditions (8) ci-dessus, puis de partager X en intervalles sur chacun desquels ϕ′ et ϕ″ sont constantes, et sur chacun desquels f est, par suite, constante à 10-q près.
Dans la pratique, on a besoin de caractériser les fonctions réglées par un critère exprimant que leur comportement « au voisinage de chaque valeur de la variable » est assez simple pour que f (x) n'oscille pas d'une manière incontrôlable lorsque x se rapproche de plus en plus d'une « limite » donnée. Cela va nous obliger à développer quelques considérations sur les valeurs limites d'une fonction.
Soit f une fonction réglée sur un intervalle X, et soit a un point de X ; considérons les valeurs de f aux points x ∈ X tels que a < x (ce qui suppose a distinct de l'extrémité droite de X) ; nous allons montrer que lorsque x se « rapproche de plus en plus » de a, le nombre f (x) « se rapproche de plus en plus » lui aussi d'une certaine valeur b bien définie, que l'on appellera la valeur limite à droite de f au point a. Noter que cette propriété est évidente si f est une fonction étagée ; il y a en effet alors un a′ > a tel que f (x) soit constant dans l'intervalle a < x < a′ (car si l'on décompose X en intervalles partiels sur chacun desquels f est constante, le point a est soit intérieur à l'un de ces intervalles, soit l'extrémité gauche de l'un d'entre eux) ; il est alors clair que si x > a se rapproche de a, f (x), qui ne bouge pas, se rapproche de plus en plus d'une valeur limite (à savoir de sa valeur, constante, dans l'intervalle a < x < a′).
Dans le cas général, nous savons qu'il existe, pour chaque entier p, une partition de X en intervalles partiels sur chacun desquels f (x) est constant à 10-p près. Pour chaque entier p, il y a donc dans X un point ap > a tel que f (x) soit constant à 10-p-2 près dans l'intervalle a < x < ap, d'où un nombre réel bp tel que :
on peut évidemment supposer, si on le désire, que a1 ≥ a2 ≥ a3 ≥ ..., en remplaçant au besoin ap par ap-1 pour chaque p tel que ap > ap-1. Cela dit, choisissons un entier p et considérons les nombres bp, bp+1, bp+2, ... ; si m et n sont deux entiers supérieurs à p, tels par exemple que p ≤ m ≤ n, considérons un x tel que a < x < an ; on aura aussi les inégalités a < x < am, d'où, à la fois :ce qui montre évidemment que l'on a :dès que m et n dépassent p. D'après le critère de Cauchy (théorème 3), il existe donc un nombre réel b tel que l'on ait |b − bn| ≤ 10-p-1 pour tout n ≥ p, et en particulier pour[...]La suite de cet article est accessible aux abonnés
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Écrit par
- Roger GODEMENT : professeur à l'université de Paris-VII
Classification
Médias
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