- 1. Les vaccinations obligatoires et recommandées de la petite enfance
- 2. Les vaccinations recommandées aux autres âges de la vie
- 3. Les objectifs du calendrier vaccinal français
- 4. Une législation vaccinale très variable d’un pays européen à un autre
- 5. Le cas particulier de la vaccination anti-Covid
- 6. Site internet
CALENDRIER VACCINAL
Les objectifs du calendrier vaccinal français
Le bloc vaccinal obligatoire a pour but d’assurer une immunité solide des enfants jusqu’à l’entrée à l’école primaire et sans doute bien au-delà, même si la durée de l’immunité acquise varie d’un sujet à un autre. La pratique des rappels, tout comme celle de la primovaccination chez des sujets adultes non encore vaccinés, doit permettre d’assurer une bonne couverture vaccinale de la population française. La démarche consiste à favoriser la prévention pour limiter les interventions thérapeutiques, l’idée fondamentale étant d’établir et de maintenir une couverture vaccinale suffisante pour prévenir des épisodes épidémiques. La réémergence de la diphtérie en URSS en 1990-1991 par diminution de la couverture vaccinale est un exemple marquant pouvant justifier cette démarche.
Jusqu’en 2017, la protection obligatoire en France était dirigée seulement contre des maladies à fort taux de mortalité (tétanos et diphtérie) et de séquelles graves (poliomyélite). Les vaccinations obligatoires du calendrier 2018 traduisent la prise en compte de plusieurs réalités en matière de santé publique. Si la santé de l’enfant reste la préoccupation première, des considérations additionnelles ont poussé à accroître le nombre de vaccinations obligatoires. Ainsi, la gravité de la coqueluche chez le nourrisson et sa contagiosité ont justifié la vaccination obligatoire contre cette maladie. Pour les oreillons – affection modérément grave chez l’enfant, mais qui entraîne des complications plus sérieuses chez l’adulte –, l’immunité acquise par la vaccination du nourrisson dure toute la vie ; elle protège donc l’adulte et contribue à diminuer la fréquence de la maladie dans la population. Pour les méningites à méningocoques, qui se propagent très rapidement, en particulier en collectivité, et constituent une urgence médicale (mortalité, séquelles neurologiques) lorsqu’elles sont déclarées, la vaccination permet de prévenir l’apparition de microépidémies chez les personnes en contact avec le malade. Les infections à Haemophilus influenzae de type b sont également ciblées à travers le calendrier vaccinal car elles sont responsables de méningites, d’épiglottites et de pneumonies graves voire mortelles. Dans d’autres cas, comme celui de l’hépatite B, l’enjeu est double : il s’agit de prévenir l’infection chez l’enfant, mais aussi de diminuer le nombre de porteurs du virus (90 % des enfants infectés à un an deviennent porteurs du virus) et ainsi le risque d’évolution ultérieure chez l’adulte, vers des atteintes hépatiques graves, dont les cancers hépatiques. L’enjeu est également double en ce qui concerne la rougeole. D’une part, la maladie est loin d’être bénigne puisqu’on observe des complications graves assez fréquentes chez l’enfant ; d’autre part, elle peut être associée chez l’adulte à des complications sérieuses, voire provoquer des décès, et nécessite dans 20 % des cas une hospitalisation des patients. Une couverture vaccinale insuffisante a ainsi été responsable d’épidémies de rougeole en 2011 puis en 2017. La vaccination contre la rubéole, quant à elle, vise moins l’enfant, chez qui la maladie est bénigne, que les risques de malformation fœtale encourus chez les femmes enceintes non vaccinées ou n’ayant pas été malades dans leur enfance.
Le calendrier vaccinal français indique donc une double intention. Sur le plan strictement médical, l’obligation de prévention dans tous les cas pour l’enfant a pour but de limiter l’importance des épidémies et donne une couverture vaccinale de base. Chez l’adulte, les recommandations vaccinales et l’information en direction de la population visent à maintenir la couverture vaccinale à un niveau élevé. À cela s’ajoute un autre point essentiel, à savoir les conséquences économiques[...]
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Média