CALIFORNIE
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Une population et des villes mondialisées
La population de la Californie est dite à « minorité majoritaire », c’est-à-dire qu’aucune des catégories du recensement n’y dépasse 50 %. En 2020, les « Blancs non hispaniques » étaient 41,2 %, les « Noirs ou Afro-Américains » 5,7 %, les Amérindiens 1,6 %, les Asiatiques 15,4 % et les « Hispaniques ou Latinos » 39,4 %. La Californie est l’État le plus peuplé des États-Unis depuis 1964, en grande partie du fait de l’immigration, qui concerne à la fois des travailleurs à haut niveau de formation, venus du monde entier, en particulier de Chine, de Taïwan et d’Inde, et une main-d’œuvre sans qualification, venue du Mexique et, plus largement, d’Amérique latine. D’après le recensement de 2020, un quart de la population californienne était né à l’étranger, un pourcentage qui monte à environ 40 % dans le comté de Santa Clara, c’est-à-dire le sud de la Silicon Valley, où les Asiatiques sont très nombreux dans la high-tech. Quant aux Hispaniques, ils dépassent 50 % dans les comtés agricoles du sud de la Vallée centrale.
Le premier réseau urbain, le long de la bande côtière, est hérité de la période espagnole, comme en témoignent les noms des villes principales : Los Angeles, San Francisco et San Diego. La pénétration vers l’intérieur des terres, au fur et à mesure de l’éviction des populations indiennes et de la mise en culture de la Vallée centrale, s’est accompagnée de la création d’un nouveau réseau urbain. Si Monterey a été la capitale de la Californie aux époques espagnole et mexicaine, l’annexion par les États-Unis a entraîné une compétition pour trouver un nouveau centre. San Jose, Vallejo et Benicia ont été successivement choisies ; la capitale actuelle, Sacramento, située à l’intérieur des terres, est un héritage de la ruée vers l’or, qui a donné lieu au développement de la ville.
Dans la seconde moitié du xxe siècle, les populations des classes moyennes et supérieures, blanches puis noires après 1965, ont quitté les centres-villes dégradés pour s’installer dans des banlieues résidentielles, ce qui a contribué à l’étalement urbain. Au xxie siècle, les agglomérations de Los Angeles, San Francisco et San Diego sont devenues des « villes mondiales », des métropoles connectées aux flux migratoires, économiques et culturels mondiaux. L’arrivée de résidents bénéficiant de revenus élevés dans un marché foncier limité a chassé les classes moyennes dans un processus de gentrification des centres-villes et des proches banlieues. L’habitat précaire (dans la rue, sous des tentes, dans des voitures…), apparu dès les années 1970, est un problème structurel à partir des années 1980. La proposition 13, votée lors d’un référendum d’initiative populaire en 1978, qui limite la taxe foncière à 1 % de la valeur de l’achat et son accroissement annuel à 2 % – sauf en cas de revente –, a tout de même permis de conserver sur place des populations aux revenus modestes, surtout sur le littoral où l’augmentation des prix a été particulièrement élevée. À côté des villes mondialisées et des banlieues pavillonnaires en expansion, où s’installent de nouvelles activités industrielles et technologiques (comme dans la Silicon Valley), persiste une Californie des espaces périphériques, plus rurale (dans la Vallée centrale notamment).
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Écrit par
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
Classification
Médias
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