CAMBODGE
Nom officiel | Royaume du Cambodge (KH) |
Chef de l'État | Le roi Norodom Sihamoni (depuis le 14 octobre 2004) |
Chef du gouvernement | Hun Manet (depuis le 22 août 2023) |
Capitale | Phnom Penh |
Langue officielle | Khmer |
Unité monétaire | Riel (KHR) |
Population (estim.) |
16 719 000 (2024) |
Superficie |
181 035 km²
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Les ethnies
Qu'il s'agisse des Khmers eux-mêmes ou des groupes autochtones dits « de substrat », groupes marginaux plus ou moins isolés dans les forêts ou les provinces frontières, tous appartiennent à la famille ethno-linguistique connue sous le nom de mônkhmer. Il s'agit là de langues originellement dépourvues de tons, non monosyllabiques, et, en ce qui concerne le cambodgien, admettant la dérivation partielle des mots par préfixes et infixes. Au contact de la civilisation indienne, dès les premiers siècles de notre ère, les Khmers ont évolué en s'ouvrant aux courants religieux, culturels, commerciaux, en adoptant un alphabet du sud de l'Inde ; ils ont été marqués, dans une moindre mesure, par des apports chinois, et sont entrés enfin dans le système des influences occidentales ; les populations primitives semblent en revanche être restées en marge de cette évolution, témoignant toutefois d'une assimilation progressive.
Si les conditions géographiques ne déterminent pas les civilisations humaines, du moins en expliquent-elles certains traits et certaines tendances. La partie centrale du Cambodge vit au rythme de la plaine et de l'eau. Le Grand Lac, Tonlé Sap, d'une superficie liquide de 3 000 km2 en saison des basses eaux, devient une immense nappe de 10 000 km2 lorsque les flots du Mékong et les grosses pluies de mousson viennent le gonfler ; il inonde les parties boisées, les transformant en « forêt noyée » et permettant les pêches les plus fructueuses du monde. Le déversoir du Tonlé Sap rencontre le Mékong, venu du nord. L'énorme confluent se divise à nouveau devant Phnom Penh. Les rives, les bourrelets de berges, les terres basses, les plaines alluviales, les contours et l'arrière-pays du Grand Lac ont attiré et retenu l'essentiel de la population active, « 78 % sur 18 % du territoire » (Gourou, 1953).
Riziculteurs, cultivateurs de jardins potagers et de vergers, pêcheurs, éleveurs, mais aussi bâtisseurs, au cours de l'histoire, de cités et de monuments prestigieux, les Cambodgiens ont tracé leur civilisation sur la terre de berge et sur la terre inondable, tirant parti de l'eau et de la boue, tandis que leurs frères « attardés » restaient fidèles à la culture sur brûlis, à la rizière sèche, à la cueillette et à la chasse. En effet, au-delà des zones de peuplement – dont la densité ne s'élève d'ailleurs au-dessus de 100 hab./km2 que sur un territoire de 3 500 km2 – d'autres types de paysages apparaissent : au lieu de l'innombrable thnot ou palmier à sucre (latanier, Borassus flabelliformis), presque tout entier utilisé par l'homme, voici la forêt claire ou la forêt dense abritant des villages de plus en plus clairsemés. Au lieu du phnom, butte ou colline isolée sur la plaine, voici les massifs montagneux, les reliefs déserts du Nord, du Nord-Est, du Sud-Ouest. Au-delà des frontières mêmes, des Cambodgiens vivent en Thaïlande, au Sud-Vietnam. Certains groupes forestiers débordent la frontière du Laos ou celle du Vietnam.
L'originalité profonde du peuple khmer est d'avoir gardé, à travers une histoire mouvementée, les traits fondamentaux de sa civilisation de base, ainsi que les éléments religieux et culturels venus de l'Inde, repensés et revécus dans le contexte khmer. Devenu un pays moderne en pleine expansion, le Cambodge n'en est pas moins fortement individualisé.
Les Khmers
Les Khmers se définissent assez peu clairement sous l'angle anthropologique : petits ou grands (1,60 m en moyenne), teint bronzé ou or clair, yeux largement ouverts ou mongoloïdes, cheveux ondulés ou frisés. Cette variété physique témoigne d'un brassage ancien, commencé probablement dès le Néolithique, entre populations australoïdes, mélanésiennes, indonésiennes, mongoloïdes. Le premier royaume historiquement attesté, celui du[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Manuelle FRANCK : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Solange THIERRY : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
CAMBODGE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 291 mots
Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).
Ang Duong est le frère cadet d'Ang Chan II, qui règne sous l'autorité conjointe du Siam (la Thaïlande) et du ...
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