CAMBODGE
Nom officiel | Royaume du Cambodge (KH) |
Chef de l'État | Le roi Norodom Sihamoni (depuis le 14 octobre 2004) |
Chef du gouvernement | Hun Manet (depuis le 22 août 2023) |
Capitale | Phnom Penh |
Langue officielle | Khmer |
Unité monétaire | Riel (KHR) |
Population (estim.) |
16 719 000 (2024) |
Superficie |
181 035 km²
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Histoire
La préhistoire du Cambodge demeure très mal connue. Le pays semble avoir été occupé à l'origine par des peuplades de type australoïde puis, au cours du Néolithique, par des peuples de type indonésien, sans doute venus du nord. À leur tour, et comme les Australoïdes l'avaient été par eux, ces Indonésiens furent chassés des plaines et repoussés vers les forêts et les montagnes par de nouveaux arrivants appartenant à un groupe ethnolinguistique différent, les Mōn. Les tribus mōn étendirent leur occupation sur un vaste territoire, du delta de l'Irraouadi à celui du Mékong. Au Cambodge actuel, les Australoïdes (Samré, Pear, Kouy), de plus en plus assimilés, ne se rencontrent plus guère que dans les Dangrek, les Cardamomes et la chaîne de l'Éléphant, les Indonésiens (Stieng, ...) dans les régions élevées de l'Est (Mondolkiri, Ratanakiri).
De la préhistoire à Angkor
Le Fou-nan (Ier-VIe s. apr. J.-C.)
La civilisation néolithique (dite de Samrong Sen et de Melou Prey) va se prolonger jusqu'au ier siècle de notre ère. Les ethnies indonésiennes et mōn qui occupaient la plaine du Mékong inférieur semblent avoir subi, dès le ier siècle, l'influence indienne des marins et des commerçants venus des rives du golfe du Bengale. Ces Indiens (marchands, nobles et brahmanes) apportèrent à une société mōn déjà organisée, dans laquelle l'animisme et le matriarcat jouaient un rôle important, une langue avancée dotée d'une écriture (le sanskrit), et les lois de l'Inde, sans compter des techniques. Ils s'assurèrent une influence politique et économique de premier plan dans ce royaume mōn comme dans tous les autres pays de la région. Les rois mōn adoptèrent la conception hindouiste de la monarchie (celle du dieu-roi, Devaraja) et s'intitulèrent les « rois de la Montagne ». Leur palais était identifié avec la montagne cosmique, le Mérou, par qui le Ciel communique avec la Terre. Se proclamant en rapport constant avec les forces célestes (Çiva, Vichnou...), ils prétendaient être les monarques de l'Univers.
Les Chinois entrèrent en relation au début du iiie siècle avec cet État mōn qu'ils appelèrent Fou-nan. État maritime et commerçant, ce Fou-nan conclut vers 285 une alliance avec son voisin oriental, l'État indonésien du Champa. Les rois mōn affermirent leur pouvoir en réduisant à merci les vassaux turbulents. Ils surent surtout mener à bien, pendant des siècles, la construction de canaux de drainage et de collecteurs d'eaux mortes, et transformer ainsi les cloaques du delta du Mékong en terres cultivables. Leur capitale était établie non loin du Mékong, à Vyadhapura (à 200 km de la mer). Le principal port était Oc-èo, sur le golfe du Siam, dans l'actuelle Cochinchine. Les historiens chinois ont écrit que les habitants du Fou-nan étaient « laids et noirs » et qu'ils avaient les cheveux frisés.
Au Fou-nan et au Champa, tout laisse à penser que si les classes dirigeantes avaient adopté les religions et cultures de l'Inde (y compris le bouddhisme), les masses restaient attachées à l'animisme primitif, au culte des ancêtres et des esprits. D'où un continuel effort pour harmoniser ou fusionner les divers concepts religieux en présence. Ce n'est qu'à partir du début du ve siècle que le pays, sur la base du fonds culturel indien bien assimilé, va développer une civilisation originale, mais les sources de son histoire demeurent, aujourd'hui encore, fort rares. Les archives, s'il y en avait, ont été détruites. Restent les monuments de pierre, et leurs inscriptions. La chronologie est confuse, parfois douteuse.
Les Khmers. Le Tchen-la
Au début du ve siècle, le Fou-nan fut ébranlé par l'irruption des Kambuja (fils de Kambu) ou Khmers, peuple de même souche ethnolinguistique que les Mōn, mais qui, parvenu plus tardivement[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Manuelle FRANCK : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Solange THIERRY : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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CAMBODGE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 291 mots
Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).
Ang Duong est le frère cadet d'Ang Chan II, qui règne sous l'autorité conjointe du Siam (la Thaïlande) et du ...
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L' occupation de la région d'Angkor remonte au moins au Ier millénaire avant notre ère (connue par les fouilles de B.-P. Groslier) mais les premiers monuments ne datent que du viie siècle de notre ère ; ils se trouvent à l'ouest sur le Stung Puok. Le viiie siècle est marqué par...
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