CAMBODGE
Nom officiel | Royaume du Cambodge (KH) |
Chef de l'État | Le roi Norodom Sihamoni (depuis le 14 octobre 2004) |
Chef du gouvernement | Hun Manet (depuis le 22 août 2023) |
Capitale | Phnom Penh |
Langue officielle | Khmer |
Unité monétaire | Riel (KHR) |
Population (estim.) |
16 719 000 (2024) |
Superficie |
181 035 km²
|
Le Cambodge indépendant
Du développement à la chute de Sihanouk
L'accord de Genève contraignait Sihanouk à faire procéder à des élections libres. Prenant résolument l'initiative, il fit d'abord approuver massivement par référendum la façon dont il avait accompli sa mission (7 février 1955) puis il décida de se jeter lui-même dans l'arène politique. Le 2 mars 1955, il abdiquait en faveur de son père Suramarit et, redevenu prince, fondait un rassemblement, qu'on allait désormais connaître sous le nom de Sangkum.
L'indépendance dans la neutralité
Le prince entendait, en crevant l'écran que formaient les partis, établir un contact direct entre le peuple et ses dirigeants et promouvoir un développement rapide du pays tout en contrôlant l'administration par la base, notamment par le biais des congrès nationaux du Sangkum, sorte de « démocratie directe ». Plusieurs partis se déclarèrent dissous, plusieurs personnalités démocrates (comme Penn Nouth et Son Sann) se rallièrent au Sangkum, mais le Parti démocrate refusa de se rallier. Aux élections du 11 septembre 1955, le Sangkum obtint 83 % des voix, les démocrates 12 %, les communistes 4 %. Dès l'été de 1955, Sihanouk, qui avait, à la conférence de Bandoung, rencontré Nehru et Chou En-lai, réalisa que l'unité interne et la sécurité extérieure du Cambodge dépendaient largement de l'orientation de sa politique étrangère. L'expérience de l'histoire khmère en témoignait. Si le Sangkum penchait vers l'Occident, il serait attaqué par la gauche (qui avait des appuis étrangers à Hanoi et à Pékin). S'il penchait vers Pékin ou Moscou, il aurait des ennuis du côté des conservateurs du Sangkum et des démocrates (qui étaient soutenus par Bangkok, Saigon et Washington). Seul un strict non-alignement et l'ouverture de relations amicales avec tous les pays pouvaient sauvegarder l'indépendance du pays et l'union nationale. Le 14 décembre 1955, le Cambodge était admis à l'O.N.U., où il affirma sa volonté de pratiquer une politique totalement indépendante des deux blocs.
Les États-Unis, cependant, cherchaient à aligner le Cambodge sur leurs alliés de Bangkok et de Saigon dans un glacis antichinois d'un seul tenant. Pour résister à leur pression, Sihanouk estima indispensable d'équilibrer l'aide économique occidentale, trop exclusive. Il se rendit alors à Pékin (février 1956). La Chine, qui semblait au prince être l'État le mieux placé, après l'effacement de la France, pour défendre l'indépendance du Cambodge, lui promit de l'aider à consolider sa neutralité. L'U.R.S.S., de son côté, promit une aide économique substantielle (juillet 1956). Le 11 septembre 1957, Sihanouk faisait voter une loi proclamant la neutralité du pays. Cette orientation détermina le Sud-Vietnam et la Thaïlande à accroître leur pression sur le Cambodge et à partir de 1958 (année où s'établissent des relations diplomatiques officielles avec la Chine), c'est à une subversion active et continue, visant à faire capituler Sihanouk ou à l'éliminer que le Cambodge va faire face. Thaïlandais, Sud-Vietnamiens et Américains vont tenter de faire éclater le Sangkum de l'intérieur, en jouant de la rivalité de ses factions et de ses clans, en encourageant aussi la subversion armée. Un complot de Dap Chhuon, lié à Son Ngoc Thanh réfugié à Bangkok depuis 1955, est déjoué en mars 1959. Sihanouk accusait ouvertement la Thaïlande, avec qui il avait rompu les relations diplomatiques en décembre 1961 à cause d'un litige concernant le temple de Preah Vihear, de préparer un coup d'État contre lui. Mais d'autres complots, de gauche cette fois, furent éventés en 1961-1962, après la prise en main du Parti communiste (clandestin) par un certain Saloth Sar.
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Manuelle FRANCK : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Solange THIERRY : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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CAMBODGE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 291 mots
Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).
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