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CAMÉES

Les camées antiques

En Grèce

Le scarabée égyptien était la forme primitive et embryonnaire du camée proprement dit. Ce sont les Égyptiens et les Orientaux qui ont appris aux Grecs à graver en relief des gemmes de cristal, de cornaline et de jaspe ; mais, si le procédé technique du camée est issu de la glyptique pharaonique, c'est aux Grecs qu'il appartiendra, en s'affranchissant des modèles égyptiens, de devenir des novateurs dans l'art de graver les pierres fines. Aux carapaces de scarabées, les Grecs substituaient des masques de Silène, des têtes de Gorgone, de nègre, des animaux, qui rappelaient, par le galbe général seulement, la forme scarabéoïdale traditionnelle. Du viie au ive siècle avant notre ère les camées furent monochromes ; au ive siècle, la gravure des pierres fines, participant à la période de splendeur qui s'ouvrait pour la Grèce, subit une transformation ; le lithoglyphe grava sur des agates de plusieurs couleurs de véritables bas-reliefs en miniature, sur lesquels il multiplia les personnages, traduisant les épisodes les plus compliqués de la mythologie. Les dimensions, la forme des gemmes, le style et le choix des sujets se transformèrent. Le plus habile des graveurs en pierres fines fut Pyrgotèle. Bien que, dès le vie siècle, les lithoglyphes grecs aient signé leurs œuvres, il n'est resté aucune gemme signée de cet artiste.

À Rome

Camée, art romain - crédits :  Bridgeman Images

Camée, art romain

Les Romains avaient connu de toute antiquité les gemmes taillées, mais ce ne fut qu'au cours du ier siècle avant notre ère qu'ils recherchèrent les gemmes gravées en relief, dont les premières furent connues grâce à la dactyliothèque (écrin de pierres gravées et de camées) de P. Aemilius Scaurus, beau-fils de Sylla, et à la collection de joyaux et de camées de Mithridate, déposée par Pompée dans le temple de Jupiter Capitolin.

Gemma Augustea, art romain - crédits :  Bridgeman Images

Gemma Augustea, art romain

La beauté des camées, l'émerveillement qu'ils éprouvèrent devant ces pierres fines de plusieurs couleurs, incitèrent les Romains à faire venir des agates à plusieurs couches d'Égypte, de Grèce, d'Asie Mineure, d'Arabie et de l'Inde, ainsi que des artistes capables de les graver. L'art des camées, comme celui de l'orfèvrerie gemmée, était pour Rome un luxe d'emprunt fait à la Grèce et à l'Orient. Les artistes, invités à venir travailler à Rome, signèrent leurs œuvres en grec ; un des plus illustres de ces lithoglyphes fut Dioscoride, dont le nom a dominé le siècle d'Auguste ; un camée conservé à Berlin porte sa signature.

Chez les Byzantins

Quand Constantinople devint capitale de l'Empire, les joyaux dont Rome s'était enrichie aux dépens des Grecs reprirent le chemin de l'Orient. Les camées comme les pierres gravées vinrent enrichir les trésors des églises de Constantinople ; dépouillés de leur sens païen, ils furent adaptés au culte chrétien. Cette adaptation, le Moyen Âge occidental la pratiquera sans scrupule. Ainsi devait-on reconnaître dans des épisodes de la mythologie païenne, gravées sur des camées antiques, telles scènes bibliques ou évangéliques.

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Écrit par

  • : conservateur honoraire du Cabinet des médailles de Paris, ancien professeur à l'École du Louvre, professeur à la Monnaie de Paris

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Médias

Camée, art romain - crédits :  Bridgeman Images

Camée, art romain

Gemma Augustea, art romain - crédits :  Bridgeman Images

Gemma Augustea, art romain

Autres références

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    • 211 mots

    Selon Vasari, Domenico de' Cammei travaille à Milan, comme graveur sur gemmes et comme médailleur. Il est en ces domaines le rival d'un artiste réputé, Giovanni delle Carniole, auteur du portrait en intaille de Savonarole. On l'identifie avec Domenico de Compagni ou peut-être avec Domenico...

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