CAMÉES
Les camées depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours
Après la mort d'Henri IV, la glyptique cessa d'être encouragée en France ; ce fut à la cour d'Autriche que quelques graveurs italiens poursuivirent cet art. Au xviiie siècle en Italie, de nombreux artistes se consacrèrent à la gravure en pierres fines. En France, l'époque de Mme de Pompadour doit être considérée comme celle de la splendeur de la glyptique moderne, dont Jacques Guay incarna, à lui seul, l'apogée de la gravure en pierres fines. Il fut le digne émule de Pyrgotèle, de Dioscoride, de Valerio Vicentini. Depuis le xixe siècle, le goût du grand public s'étant détaché de cette forme d'art, la gravure en pierres fines ne connaît plus cet engouement qui s'était manifesté pour la glyptique dans l'Antiquité, à la Renaissance et sous Louis XV. Cependant, après Jacques Guay, quelques artistes ont perpétré l'art de la glyptique, tant en ce qui concerne la gravure des pierres fines, en creux, que l'art des camées proprement dits. Jusqu'à la fin du xixe siècle, plusieurs artistes exécutèrent des camées ; notamment Mayer Simon, désigné sous le nom de Simon de Paris pour le distinguer de son frère le chevalier Jean-Henri Simon.
De Mayer Simon, élève de Jacques Guay, on possède un camée représentant Jupiter et Antiope, signé : Simon F. ; du chevalier Jean-Henri Simon, plusieurs camées ont été exposés à l'Exposition de 1799. Notamment, un très beau portrait de Démosthène en buste sur une agate onyx, ainsi qu'une tête de femme, et un Amour navigateur.
Au Salon de 1800, à côté du chevalier Simon, Romain-Vincent Jeuffroy, orfèvre et médailleur, exposait trois camées : une bacchante sur sardoine à trois couches ; un portrait en buste de Napoléon Bonaparte sur une agate onyx à deux couches ; un portrait de Napoléon Ier de face, sur sardoine à deux couches.
À l'Exposition universelle de 1878, M. Garreau exposait des coupes taillées. Enfin, Adolphe David devait réaliser le plus grand camée de l'époque moderne, « L'Apothéose de Napoléon Ier », sur une sardonyx (0,24 m × 0,22 m). À l'Exposition universelle de 1867, il avait exposé un camée : « Vénus résistant à l'Amour » ; et plus tard à l'Exposition universelle de 1889, la nymphe Amalthée. Ces pièces témoignent de l'intérêt que des artistes de la fin du xviiie siècle et du xixe siècle ont attaché à l'art des camées.
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Écrit par
- Josèphe JACQUIOT : conservateur honoraire du Cabinet des médailles de Paris, ancien professeur à l'École du Louvre, professeur à la Monnaie de Paris
Classification
Médias
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