CAMELOTS DU ROI
Dès 1905, pour protester contre la « panthéonisation » de Zola, un groupe d'étudiants d'Action française conduit par Maurice Pujo s'organise afin de réveiller l'opinion « même en la scandalisant » ; mais c'est en 1908, lors d'une rencontre entre Maxime Réal del Sarte, Henry des Lyons et Pujo qu'il fut décidé de vendre le journal de Maurras aux portes des églises de Paris ; les vendeurs improvisés prirent le nom de « camelots (nom donné en général aux crieurs de journaux) du roi ».
Avec l'affaire Thalamas (lutte des étudiants nationalistes contre un professeur ayant tenu des propos jugés désobligeants sur Jeanne d'Arc), le groupe se structura, connut une certaine popularité, s'affirma bientôt en province, imposa le culte national de la sainte. Étudiants en majorité, les camelots du roi témoignaient d'un goût prononcé pour la farce provocatrice, le folklore royaliste (ils reprirent notamment le répertoire des chansons chouannes) et les affrontements avec les étudiants de gauche. Faisant office à la fois de service d'ordre de l'Action française, de troupes de choc et d'activisme du mouvement, ils retinrent assez vite l'attention inquiète du pouvoir, et surtout de Briand qui voyait en eux et en leur violence un sérieux danger pour l'ordre et le maintien de la République. En février 1936, à la suite des incidents déclenchés au cours de l'enterrement de Jacques Bainville (et particulièrement des blessures reçues par Léon Blum), la Fédération nationale des camelots du roi fut dissoute.
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Écrit par
- Germaine LECLERC : professeur agrégé d'italien
Classification
Autres références
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ACTION FRANÇAISE
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Jean TOUCHARD
- 5 156 mots
- 2 médias
À la Ligue d'action française s'ajoutent, en 1906, les « camelots du roi », qui se préoccupent avant tout d'agir dans la rue, et l'Institut d'action française, qui est une entreprise pédagogique avec une chaire Maurice Barrès sur la doctrine nationaliste, une chaire du Syllabus... -
PUJO MAURICE (1872-1955)
- Écrit par Pierre-Robert LECLERCQ
- 202 mots
À vingt ans, Maurice Pujo fonde une revue d'art, L'Art et la Vie. L'affaire Dreyfus le jette dans la vie politique et, en 1898, il crée avec Henri Vaugeois un Comité d'action française, qui n'est d'abord qu'un banal comité à fins électorales. L'année suivante, rencontrant...