CAMEROUN
Nom officiel | République du Cameroun (CM) |
Chef de l'État | Paul Biya (depuis le 6 novembre 1982) |
Chef du gouvernement | Joseph Dion Ngute (depuis le 4 janvier 2019) |
Capitale | Yaoundé |
Langues officielles | Anglais, français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
27 334 000 (2024) |
Superficie |
466 050 km²
|
Article modifié le
État de l'ouest de l'Afrique, sur le golfe de Guinée, le Cameroun occupe une place particulière sur l'échiquier africain. Avec une superficie de 475 442 kilomètres carrés et une population de 27 millions d'habitants (2024), le pays a été un territoire sous mandat international à la fin de la Première Guerre mondiale puis sous tutelle française et britannique en 1946, avant d'accéder à l'indépendance, dans la violence, le 1er janvier 1960, sans toutefois être complètement réunifié (le nord du territoire occidental étant rattaché au Nigeria). La diversité humaine (plus de deux cents ethnies, coexistence du christianisme, de l'islam et de religions traditionnelles), linguistique (six grands groupes ethnolinguistiques, bilinguisme officiel français et anglais) et écologique (savane dans le nord, plateau forestier et plaine côtière dans le centre et le sud, montagnes à l'ouest) compose une véritable mosaïque et pose la question de l'existence d'une nation camerounaise. Alors que l'État postcolonial reconnaît le pluralisme politique, le président Ahmadou Ahidjo (1960-1982) instaure un parti monolithique, justifié par la nécessité de construire l'unité nationale. Le rétablissement du multipartisme sous Paul Biya (au pouvoir depuis 1982) ne se traduit pas par un retour du pluralisme et ne résout pas le problème de l'irrédentisme anglophone.
Géographie
Situé à la charnière de l'Afrique occidentale et de l'Afrique centrale, le Cameroun est communément présenté comme une « Afrique en miniature ». Son nom a pour origine le rio dos Camaroes, appellationque les navigateurs portugais donnèrent, au xve siècle, au fleuve Wouri, en référence aux crevettes qui pullulaient dans son embouchure (site de l'actuel port de Douala). Cette porte d'entrée maritime devint celle du futur Cameroun, qui prit forme avec la colonisation allemande à partir de 1884.
Le territoire du Cameroun offre une gamme variée de paysages naturels, une grande diversité humaine et une large palette d'activités économiques, définissant trois grands ensembles. Le Nord, de type soudano-sahélien, partagé entre sociétés d'agriculteurs et de pasteurs, et dominé par l'islam, a donné au Cameroun indépendant son premier président, Amadou Ahidjo (1960-1982). Le Sud forestier, christianisé, bénéficie d'une écologie favorable à l'agriculture tant vivrière que de rente ; Paul Biya, natif d'une région proche de Yaoundé occupe, depuis 1982, la présidence de la République. L'Ouest, aux montagnes marquées par le volcanisme, se partage entre une partie anglophone, proche du Nigeria, et une partie francophone. Parmi les populations de l’Ouest, les Bamiléké se distinguent par leur dynamisme économique ; leurs réseaux commerciaux s'étendent jusqu'au Gabon. Le Cameroun est le poids lourd de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) dont il rassemble 40 % de la population. Cette organisation régionale, fondée en 1994 et entrée en vigueur en 1999, est l’héritière de l'Union douanière et économique d'Afrique centrale (UDEAC) créée en 1964.
Diversité physique et humaine
Du fait de son étirement en latitude (du 2e au 13e parallèle nord), le Cameroun présente une configuration climatique zonale caractérisée par un fort gradient pluviométrique : moins de 500 millimètres à l'extrême nord, concentrés sur trois mois (juillet, août et septembre), plus de 1 500 millimètres au sud, répartis sur toute l'année avec des maxima au printemps et à l'automne. Au sud-ouest, la mousson du golfe de Guinée déverse de grandes quantités d'eau : 4 mètres par an à Douala, plus encore sur les reliefs exposés au vent (une dizaine de mètres sur les pentes du mont Cameroun). Les paysages végétaux reflètent[...]
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Écrit par
- Maurice ENGUELEGUELE : docteur en science politique, chercheur au centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, U.M.R. 6054 du C.N.R.S.
- Jean-Claude FROELICH : Directeur du Centre des hautes études administratives sur l'Afrique et l'Amérique modernes de l'université de Paris (C.H.E.A.M.), administrateur en chef des affaires d'outre-mer
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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CAMEROUN, chronologie contemporaine
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AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
- Écrit par Marc MICHEL
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...boucle du Sénégal ; elle a gagné très lentement et très inégalement vers le sud, en particulier avec les progrès du rigorisme aux xviiie et xixe siècles. Le cas des Bamoum du Cameroun est particulièrement éclairant : il existait, dans ce royaume, une importante sculpture sur bois, riche en signes symboliques... -
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