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HUYSMANS CAMILLE (1871-1968)

Né à Bilzen dans le Limbourg, Huysmans suit les cours de l'École normale des humanités, rattachée à l'université de Liège. Socialiste convaincu, il milite dès l'âge de dix-sept ans. Licencié ès lettres, spécialiste des langues germaniques, agrégé enfin, il n'exerce que peu de temps le professorat ; en 1897, le ministère le révoque en raison de ses opinions politiques. Il se consacre, dès lors, au journalisme au sein de la social-démocratie belge dont il est un militant vite connu, intransigeant et indépendant. Conseiller municipal de Bruxelles, il est élu député d'Anvers en 1910.

Mais c'est au secrétariat du bureau socialiste international, exécutif de l'Internationale socialiste, fondé en 1900, qu'il consacre l'essentiel de son temps. Entré en fonction en 1905, il y restera jusqu'en 1922. En 1914, face au ralliement des directions des partis socialistes européens à la politique d'union sacrée, il reste silencieux, et met le bureau socialiste international en sommeil. L'influence croissante de la gauche, née à la Conférence de Zimmerwald, la montée plus générale de l'opposition à la guerre le conduisent à tenter de renouer les relations entre partis socialistes des pays belligérants : il lance la Conférence pour la paix de Stockholm en 1917, qui est un demi-échec. Très représentatif des socialistes centristes (pacifistes), Huysmans n'approuve pas la révolution russe d'Octobre 1917, et encore moins la création de l'Internationale communiste. Evincé du bureau socialiste international, il se consacre à la vie politique belge : il est ministre de l'Instruction publique de 1925 à 1927, président de la Chambre des députés de 1936 à 1939. L'effondrement de 1940 le porte à la présidence de l'Internationale socialiste réfugiée à Londres. Au lendemain de la guerre, il préside un gouvernement socialiste d'août 1946 à mars 1947, puis prend le portefeuille de ministre de l'Instruction publique jusqu'en 1949. Huysmans abandonne alors toute activité politique. Professeur à l'université libre de Bruxelles, il se consacre jusqu'à sa mort à l'étude de la culture flamande du point de vue philologique, littéraire, historique et même musicologique.

— Paul CLAUDEL

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  • KIENTHAL CONFÉRENCE DE (1916)

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    • 921 mots

    La première conférence des socialistes opposés à la guerre s'était tenue à Zimmerwald, en septembre 1915. Malgré l'opposition de la direction de l'Internationale socialiste et des partis socialistes ralliés à la politique d'union sacrée, malgré la censure des gouvernements engagés dans le...