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SAINT-SAËNS CAMILLE (1835-1921)

Des opéras flamboyants

<em>Samson et Dalila</em>, G. Moreau - crédits : Heritage Images/Fine Art Images/ Akg-images

Samson et Dalila, G. Moreau

Puisant dans l’exotisme, le réalisme, l’histoire et la mythologie, et restant largement dans les traditions du grand opéra à la française, Saint-Saëns a composé douze opéras. Six d’entre eux sont écrits sur des livrets de Louis Gallet. Ils ont connu des fortunes diverses. Le Timbre d’argent, composé en 1863-1864, créé en 1877, et remanié en 1914, a été redécouvert à juste titre en 2017. Samson et Dalila vaut au musicien une notoriété constante, tant par sa teneur orientalisante, culminant avec la célèbre Bacchanale pourtant très kitsch, que par la beauté de ses airs et sa spectaculaire scène finale, avec l’écroulement du temple. Encouragé par Liszt, cet opéra fut créé en version allemande à Weimar en 1877, et n’eut les honneurs de sa version française qu’en 1890 à Rouen, puis à Paris en 1892. En 1877-1878, s’inspirant de la reconstruction du Théâtre de Paris incendié pendant la Commune, Saint-Saëns compose Étienne Marcel, d’après l’histoire du prévôt des marchands du xive siècle qui avait soulevé le peuple contre la monarchie ; créé avec succès à l’Opéra de Lyon en 1879, il n’a pas été aussi apprécié lors de sa reprise à Paris, ville dont il devait être symbole. Henry VIII (1883), à l’intrigue compliquée, offre des pages de haute tenue, comme la scène du synode au IIIe acte, et s’inscrit dans la série des opéras français « royaux » des années 1870-1890, entre Le Roi de Lahore de Massenet (1877), Le Roi malgré lui de Chabrier (1887), Le Roi d’Ys de Lalo (1888) et Le Roi Arthus de Chausson (1896). En 1901, Les Barbares (Victorien Sardou) tombent vite dans l’oubli – mais trouvent une nouvelle vie en 2014. En 1911, Déjanire (L. Gallet, d’après Les Trachiniennes de Sophocle), représenté à l’Opéra de Monte-Carlo, est la réadaptation élargie d’une musique de scène de 1898 créée aux Arènes de Béziers avec un déploiement scénique et orchestral spectaculaire, et d’importants intermèdes confiés à labanda (orchestre sur scène). L’œuvre conte la trahison fatale par Hercule de son épouse Déjanire, et la partition reprend des thèmes du poème symphoniqueLa Jeunesse d’Hercule.

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Écrit par

  • : docteur en musicologie, maître de conférences à l'université d'Évry, retraité

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Médias

Saint-Saëns - crédits : Rischgitz/ Getty Images

Saint-Saëns

<em>Samson et Dalila</em>, G. Moreau - crédits : Heritage Images/Fine Art Images/ Akg-images

Samson et Dalila, G. Moreau

<em>L’Assassinat du duc de Guise</em>, C. Le Bargy et A. Calmettes - crédits : Affiche de Maxime Desthomas, 1908 - Collection Fondation Pathé

L’Assassinat du duc de Guise, C. Le Bargy et A. Calmettes

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