CAMPANIE
Civilisation romaine
Sur cette terre, les Romains, dès le ive siècle avant J.-C., vont fonder leurs premières colonies : Terracine, Calès (l'actuelle Calvi) ; mais c'est une implantation encore fragile (qu'on se souvienne de la deuxième guerre punique et de la victoire d'Annibal en 216 av. J.-C.) qui ne sera définitive qu'au ier siècle avant J.-C. La Campanie devient alors entièrement romaine et, sous Auguste, elle forme avec le Latium la Ire Région. La conquête de l'Orient et de l'Égypte l'ouvre à toutes les influences du bassin méditerranéen et y développe une vie commerciale intense. La douceur du climat, la fertilité d'une terre volcanique cultivée comme un jardin la font choisir par les riches Romains et les empereurs comme lieu de villégiature.
Depuis que, vers le milieu du xviiie siècle, ont commencé les fouilles systématiques de Pompéi et d'Herculanum, ces deux villes au sud de Naples, détruites par l'éruption du Vésuve en 79, ont la réputation de rassembler toutes nos connaissances sur l'architecture urbaine antique. Certes, la résurrection est étonnante : les rues creusées d'ornières, les villas au décor somptueux à l'abri de leur jardin silencieux, les ateliers de tissage, les monuments publics nous révèlent les travaux et les jours de deux villes de province du grand empire.
Cependant, la fascination exercée sur les imaginations par ces cités mortes ne doit pas faire négliger la région au nord de Naples, ces champs Phlégréens qui sont le creuset de l'antique civilisation campanienne. Poètes et écrivains y trouvent leur inspiration ; l'Averne, aux eaux immobiles, est l'entrée des Enfers ; le cap Misène est lié au souvenir du trompette du pieux Énée ; c'est près du lac Lucrin que Tacite place le dramatique récit de la mort d'Agrippine. Le développement de la civilisation industrielle a malheureusement altéré la physionomie de cette côte, mais il faut voir encore, à Pouzzoles, le « temple de Sérapis » qui est en fait le marché public ; Baïes est une véritable cité thermale dont le luxe rappelle que la ville fut résidence impériale. Non loin du port militaire de Misène, creusées dans la colline, s'élèvent les arcades de la Piscina mirabilis, citerne aux proportions gigantesques.
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Écrit par
- Noëlle de LA BLANCHARDIÈRE : conservateur de la bibliothèque de l'École française de Rome
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