CANADA Cadre naturel
Capitale | Ottawa |
Langues officielles | Anglais, français |
Unité monétaire | Dollar canadien (CAD) |
Population (estim.) |
42 069 000 (2024) |
Superficie |
9 984 670 km²
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Sans aucun doute, la première image que l'on a, lorsqu'on évoque le milieu canadien, est celle d'un climat rude : ce pays n'a-t-il pas été comparé à l'empire du froid ? Cependant, la rudesse bien connue des hivers longs aux températures si basses ne saurait faire oublier la légendaire douceur de l'indiansummer ni l'agréable tiédeur des confins du Puget Sound. En outre, le relief est loin d'être un élément secondaire, même si c'est à grande échelle qu'il faut l'appréhender.
Quatre ensembles du relief bien distincts
À première vue, le relief canadien semble d'une étonnante simplicité ; on en arrive même à imaginer qu'il n'est que le prolongement nordique du triptyque étatsunien associant Appalaches, plaines centrales et montagnes de l'Ouest. La réalité est différente, à deux titres : d'une part, si l'on retrouve bien les trois subdivisions précitées, force est de constater que leur présence au Canada est passablement modifiée ; d'autre part s'ajoute un quatrième élément qui singularise tout à fait le Canada par rapport à son voisin : le bouclier.
À l'ouest, le système cordilléran est beaucoup plus resserré qu'aux États-Unis. Les montagnes Rocheuses, qui, contrairement à ce que l'on entend souvent, ne sont que l'axe des hauts sommets le plus à l'est, surgissent brutalement au-dessus des collines de piedmont (Foothills) et culminent à 3 954 mètres au mont Robson. Formées par une succession d'écailles développées dans des sédiments secondaires alternativement durs et tendres, ces montagnes se prêtent à une morphologie structurale exemplaire autant qu'élémentaire tant la nature et la disposition des couches sont faciles à percevoir dans le paysage : aux alentours du lac Spray, le profil transversal rappelle à s'y méprendre le toit à sheds d'une usine du xixe siècle. Sur 1 700 mètres de hauteur, le millefeuille stratigraphique du mont Robson n'a d'égal que la paroi nord de l'Eiger. Et, à quelques kilomètres de Banff, la pyramide calcaire du mont Assiniboine vaut à ce dernier le surnom de Matterhorn of the Rockies tant on pourrait s'imaginer au pied du célébrissime Cervin !
Vers l'ouest, les montagnes Rocheuses s'interrompent tout aussi nettement qu'elles apparaissent au-dessus des Prairies : un long et profond sillon (Rocky Mountain Trench), au deuxième rang mondial après le rift est-africain pour la longueur et la continuité, sépare sans transition le bourrelet montagneux des hauts plateaux intérieurs. Ceux-là, moins élevés et un peu plus monotones, doivent l'aération de leur relief aux langues glaciaires dévalant des Rocheuses à l'ère quaternaire, qui ont achevé d'établir le réseau hydrographique du Fraser, contribuant ainsi à la mise en place des axes de communication contemporains. Plus à l'ouest, un nouveau bourrelet de hautes montagnes correspond au système des chaînes pacifiques. À lui les plus hautes altitudes puisque, dans l'angle sud-ouest du territoire du Yukon, aux confins de l'Alaska, le mont Logan (5 959 m) est le point culminant de tout le Canada. À lui également les paysages littoraux les plus spectaculaires qui voient la montagne dégringoler dans le Pacifique et l'océan pousser ses tentacules par des fjords aux parois vertigineuses (Squamish). Les ultimes chaînons côtiers, continus aux États-Unis, ne se manifestent plus que fragmentés, représentés par des îles (Vancouver) ou un archipel (Reine-Charlotte).
Tant dans les Rocheuses que dans les chaînes pacifiques, la parure des glaciers illumine encore fortement la montagne, bien qu'elle ne soit qu'un pâle reflet des grandes glaciations du Quaternaire. Le glacier de Columbia dans les Rocheuses, avec ses sept langues s'écoulant à partir de la calotte[...]
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Écrit par
- Pierre DANSEREAU : professeur émérite à l'université du Québec, Montréal
- Henri ROUGIER : agrégé de géographie, docteur d'État, professeur des Universités
Classification
Médias
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