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CANADA Cadre naturel

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Ottawa

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    Anglais, français

      Unité monétaire

      Dollar canadien (CAD)

        Population (estim.) 42 069 000 (2024)
          Superficie 9 984 670 km²

            Primauté du Nord dans la géographie canadienne

            S'il est une question qu'il faut bien se garder de poser, c'est de savoir où commence le Nord au Canada... Au poète québécois Pierre Morency, qui écrit à propos de sa province : « Le Nord n'est pas dans la boussole, il est ici », répond en écho le géographe Louis-Edmond Hamelin, qui pense que « le Nord est un état mental ». En fait, qu'elle soit idéalisée ou trop pessimiste, la vision que l'on a des espaces nordiques s'applique à une étendue qui correspond à tout ce qui n'est pas la zone peuplée jouxtant la frontière étatsunienne et qui peut se résumer à une trilogie associant au climat froid la prédominance du peuplement amérindien et une population spatialement très clairsemée.

            Dans les faits, le Nord est bien autre chose que le trinôme territoire du Yukon- Territoires du Nord-Ouest-Nunavut et que les basses températeures aggravées par la longue nuit de l'hiver arctique. Contexte global aux aspects physiques, humains et économiques singuliers, le monde nordique, trop facilement assimilé à l'espace de l'Arctique, est avant tout une étendue sans arbre et, pour une part considérable, sans sol. Plus on monte en latitude, plus l'immensité glacée prend de l'ampleur, au point qu'il devient difficile d'apprécier les distances. Malgré tout, cela ne doit pas laisser croire que le relief est rigoureusement horizontal !

            Toundra - crédits : G. Cappelli/ De Agostini/ Getty Images

            Toundra

            Dans ces vastitudes, où toute notion d'échelle semble inimaginable, une grande variété de paysages géomorphologiques s'offre au visiteur : montagnes englacées ou laissant apparaître une topographie de fjell sur l'île de Baffin, fjords au fond desquels les glaciers vêlent pour alimenter en icebergs l'océan dégelé ; dans les régions centrales, en apparence plates et monotones, la surface du bouclier est criblée de lacs que séparent de belles roches moutonnées ou que relient entre eux des rivières ponctuées de rapides. Aux modelés glaciaires contemporains ou hérités s'ajoutent les manifestations des processus morphogénétiques périglaciaires : en été, vus du ciel, les milliers de kilomètres carrés recouverts par la toundra apparaissent fréquemment sous la forme d'un carrelage savamment ajusté, tant les polygones qui la caractérisent ont des formes régulières. À même le sol, là où le permafrost cède la place à une mince épaisseur dégelée, foisonnent les thufurs (buttes gazonnées), tandis que dans le delta du Mackenzie se rencontrent les plus gros pingos que l'on connaisse au monde. Celui de Ibyuk Hill est haut de 40 mètres, et sa circonférence à la base dépasse 900 mètres. Dans les secteurs où la topographie est plus accidentée, les versants réglés peuvent être interrompus par des replats goletz alors qu'à leur base les effets de la solifluxion engendrent de remarquables coulées qui se traduisent par une surface bosselée. L'absence ou la maigreur du tapis végétal favorisent la contemplation de paysages morphologiques dont le Nord est un authentique conservatoire ; pourtant, ce sont bien souvent les éléments du climat qui saisissent le visiteur lorsqu'il débarque en provenance du « Sud ».

            L'identification première du Nord, c'est le très bas niveau des températures hivernales que vient encore souligner leur durée, accentuée par l'impression pénible introduite par la nuit polaire. Cependant, une donnée moins connue réside dans le contraste marqué entre l'hiver et l'été. On peut être étonné par l'emploi du terme « été », mais l'expression de « climat sans été » pour décrire les hautes latitudes se révèle fausse à ceux qui ont parcouru le Nord en toutes saisons. Certes, il ne faut pas prêter à la durée du jour estival au-delà du cercle arctique plus de vertus qu'elle ne peut fournir.[...]

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            Écrit par

            • : professeur émérite à l'université du Québec, Montréal
            • : agrégé de géographie, docteur d'État, professeur des Universités

            Classification

            Médias

            Canada : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Canada : carte physique

            Les Rocheuses au Canada - crédits : Cosmo Condina/ The Image Bank/ Getty Images

            Les Rocheuses au Canada

            Érable à sucre (feuille) - crédits : De Agostini/ Getty Images

            Érable à sucre (feuille)

            Autres références

            • DORSÉTIEN, culture

              • Écrit par
              • 70 mots

              Dorsétien est une culture paléoesquimaude dont on retrouve les traces au Groenland et dans l'Arctique canadien à l'est du fleuve McKenzie, entre le ixe siècle avant J.-C, et le xvie siècle de notre ère au plus tard, suivant les régions. Elle est apparue et s'est développée sans apports...

            • PALÉOESQUIMAU

              • Écrit par
              • 68 mots

              Le terme paléoesquimaux désigne toutes les populations préhistoriques établies de la rive sibérienne du détroit de Béring au Groenland, en passant par l'Arctique nord-américain, qui manifestent un mode de vie de type esquimau. Elles ont disparu peu après l'arrivée d'immigrants venus d'...