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CANADA Cadre naturel

Capitale Ottawa
Langue officielle Français , Anglais
Population 40 097 761 habitants (2023)
    Superficie 9 984 670 km²

      Article modifié le

      Forêts et prairies

      La forêt boréale et la zone subarctique

      La forêt boréale (souvent appelée « forêt canadienne ») constitue la végétation typique du pays, dont elle reflète la devise : « A mari usque ad mare ». Haute et dense, elle est dominée par les épinettes (Picea) et les sapins (Abies), sous lesquels poussent peu de plantes ligneuses – quelques sorbiers, cornouillers, vergnes, bleuets (airelles) –, des plantes herbacées en touffes dispersées et un tapis continu de mousses (Hypnum, Pleurozium, Hylocomium). Les bassins fermés constituent des tourbières. Ce paysage constitue le « muskeg ».

      Plus au nord, dans la zone subarctique, les tourbières occupent un espace de plus en plus vaste. Sur les terres bien drainées, les arbres forment plutôt un parc ou une savane, qui contraste avec la forêt boréale. Les épinettes, sapins et pins gris sont isolés ou forment des médaillons ou des bosquets entre lesquels un fourré bas et de larges plaques de lichens occupent les espaces bien dégagés.

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      L'orignal (élan d'Amérique), le castor, le lynx, l'ours noir, l'écureuil roux, la « bête-puante », le siffleux (marmotte), le geai du Canada sont des animaux typiques de la forêt boréale. Ce sont le caribou, le carcajou, le loup, le lagopède qui caractérisent la savane subarctique. Dans les deux zones, les insectes pullulent, les moustiques notamment.

      Loups - crédits : Nagel Photography/ Shutterstock

      Loups

      Lagopède - crédits : Design Pics/ David Ponton/ Getty Images

      Lagopède

      La toundra

      Les limites souvent indécises du subarctique et de la toundra sont marquées par la baisse concomitante des températures et des précipitations, la continuité et la profondeur du pergélisol qui rendent impossible la croissance des arbres, bien que plusieurs espèces y persistent à l'état rabougri. Au-delà du timberline, on rencontre des espèces naines ou rampantes de bouleaux, de saules, d'Ericacées ; des tapis de camarine et des coussins de silène acaule, de Diapensia. Cette toundra, parfois assez dense, se réfugie souvent dans les interstices du felsenmeer, découpé par l'érosion en vastes dalles tapissées de lichens et bordées de mousses. Ailleurs, lorsque le drainage est déficient, c'est plutôt une pelouse rase de laîches, de rouches et de joncs qui prédomine.

      Ours polaire, Canada - crédits : Daniel J. Cox/ The Image Bank/ Getty Images

      Ours polaire, Canada

      La toundra est le domaine du bœuf musqué, du caribou arctique, de l'ours polaire, et dans les mers vivent de vastes troupeaux de phoques ; les lemmings, minuscules rongeurs, sont la nourriture de l'hermine, du renard arctique et même du loup (qui préfère le caribou). Le cas des oiseaux est plus remarquable : outre les populations résidentes de manchots (exterminés au xixe siècle) et de lagopèdes, des millions de canards et d'oies viennent se reproduire dans l'Arctique, de même que de nombreux passereaux, des échassiers, ainsi que le hibou des neiges.

      Zones alpines

      La végétation des zones alpines des Rocheuses et des hauts sommets laurentiens et appalachiens ressemble beaucoup, surtout au voisinage des glaciers, à la toundra arctique. Elle bénéficie toutefois de températures plus variables, de pluies plus abondantes et de sols généralement plus profonds. Dans les Rocheuses, les pelouses sont souvent des prairies.

      Le mouflon, la chèvre de montagne y remplacent le bœuf musqué et le caribou.

      Les forêts du Pacifique

      Les forêts pacifiques, où dominent les conifères sempervirents, conservent une allure boréale : vers le nord, l'épinette de Sitka, le sapin de Douglas et, vers le sud surtout, la pruche (Tsuga heterophylla) et le thuya (Thujaplicata). La forte humidité de l'atmosphère favorise une végétation sempervirente d'arbustes latifoliés comme le shallon (Gaultheria shallon), l'épine-vinette (Mahonia), de fougères comme le Polystichummunitum, qu'accompagnent, sur le sol et les troncs d'arbres, des mousses épiphytes et de gros lichens foliacés.

      Le puma (ou lion de montagne), qui autrefois peuplait, comme d'ailleurs le wapiti (cerf du Canada), tout le Canada boréal, trouve refuge dans ces forêts.

      Puma - crédits : Jack Milchanowski/ easyFotostock/ Age Fotostock

      Puma

      Wapiti - crédits : Education Images/ Universal Images Group/ Getty Images

      Wapiti

      Les prairies

      Les prairies canadiennes ne sont ni assez chaudes ni assez humides pour atteindre la luxuriance de la tall-grass, prairie de l'Illinois et de l'Iowa. Les Stipa, Agropyronet Festucay dominent ; les lupins et les pulsatilles, tout comme diverses Composées, y jouent un rôle saisonnier. Les cours d'eau sont bordés de peupliers et de saules.

      Le bison, en quantité innombrable, parcourait jadis la prairie, la réduisant périodiquement à l'état de steppe. L'antilope s'y montrait aussi, et les spermophiles (gophers) contribuaient au rajeunissement des sols en creusant leurs terriers. La poule de prairie, les alouettes, le gros-bec doré y séjournent en permanence, tandis que les grèbes, les canards et les oies en migration y trouvent une nourriture abondante.

      La forêt décidue

      Un vaste croissant de tremblaie forme un parc semblable à celui qui, en Russie, assure la transition entre la forêt sibérienne et la steppe. À l'est, la forêt boréale rejoint la forêt décidue (ou forêt à feuilles caduques). La péninsule de Niagara et le sud-ouest de l'Ontario, de même que les basses terres du Saint-Laurent sont occupés par l'érablière laurentienne, forêt à rythme saisonnier très marqué : la phase printanière comporte une vague de plantes héliophiles à bulbes ou à rhizomes dont les fleurs et les feuilles éclosent avant la feuillaison de la strate arborescente (érable à sucre, hêtre, chêne rouge, tilleul, cerisier d'automne). À ces plantes printanières, devenues « dormantes », succède une strate herbacée estivale plus haute et plus éparse. Les cours d'eau sont bordés d'une riche forêt alluviale qui occupe toute la plaine (orme, érable rouge et argenté, frêne noir, saule noir) avec, en sous-bois, une strate herbacée luxuriante de fougères et de rares graminées. Les marécages de quenouille, de calamagrostide et d'herbe-à-liens, les fourrés d'aulnes et de cornouillers sont fréquents, ainsi que de vastes tourbières, souvent superficielles (blanket-bogs). Sur les crêtes exposées et les régions sableuses très perméables poussent des forêts de pins blancs et, parfois, de pins rouges.

      L'érablière est le séjour préféré du chevreuil (cerf de Virginie) ; on y rencontre aussi le raton laveur (Procyon lotor), l'écureuil gris, le renard roux, la perdrix (gélinotte à fraise), le geai bleu.

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      Sur les contreforts et les montagnes, voisins de la forêt boréale, les bois-francs nordiques remplacent l'érablière laurentienne dont ils diffèrent surtout par l'abondance de la pruche (Tsuga canadensis) et du bouleau jaune, ainsi que par la persistance du pin blanc. L'if du Canada, petit conifère rampant forme une strate inférieure. Les pinèdes sont plus stables, les tourbières plus nombreuses, tandis que les forêts inondées et les marais se raréfient.

      — Pierre DANSEREAU

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      Écrit par

      • : professeur émérite à l'université du Québec, Montréal
      • : agrégé de géographie, docteur d'État, professeur des Universités

      Classification

      Médias

      Canada : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

      Canada : carte physique

      Les Rocheuses au Canada - crédits : Cosmo Condina/ The Image Bank/ Getty Images

      Les Rocheuses au Canada

      Érable à sucre (feuille) - crédits : De Agostini/ Getty Images

      Érable à sucre (feuille)

      Autres références

      • PALÉOESQUIMAU

        • Écrit par
        • 68 mots

        Le terme paléoesquimaux désigne toutes les populations préhistoriques établies de la rive sibérienne du détroit de Béring au Groenland, en passant par l'Arctique nord-américain, qui manifestent un mode de vie de type esquimau. Elles ont disparu peu après l'arrivée d'immigrants venus d'...

      Voir aussi