CANADA, économie
Capitale | Ottawa |
Unité monétaire | Dollar canadien (CAD) |
Population (estim.) |
42 069 000 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
53 930 $ (2023) |
Politiques macroéconomiques et réactions à la crise financière de 2007-2008
La politique budgétaire fédérale
La dette du gouvernement fédéral canadien, qui s’établissait à plus de 100 p. 100 du PIB à la fin des années 1940, diminue continuellement jusqu’au milieu des années 1970, grâce à une croissance économique vigoureuse et des taux d’intérêt faibles, pour atteindre 30 p. 100 du PIB au milieu des années 1970. Le mouvement s’est inversé par la suite avec une séquence de déficits budgétaires chroniques. Le ratio de la dette par rapport au PIB atteint 70 p. 100 au début des années 1990, soit un niveau parmi les plus élevés des pays de l’OCDE. La situation budgétaire est ensuite redressée sous le gouvernement libéral qui, entre 1993 et 2003, réussit à maintenir un budget équilibré ou légèrement excédentaire, permettant ainsi à ce ratio de revenir au niveau de 30 p. 100.
Le Canada a ainsi pu affronter la crise financière de 2008 avec le plus faible ratio d’endettement public par rapport au PIB des pays du G7. Alors que plusieurs gouvernements de pays industrialisés endettés de l’OCDE, comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Irlande, ont été contraints par les marchés financiers de mettre en œuvre des politiques d’austérité budgétaire, le gouvernement conservateur a pu engager rapidement une politique budgétaire contracyclique de type keynésien avec un vigoureux programme d’investissement en infrastructures qui a facilité la reprise économique. En 2019, le ratio dette publique/PIB avoisinait toujours les 30 p. 100.
La politique monétaire
La politique monétaire est menée par la Banque du Canada, fondée en 1934, au cœur de la grande dépression. En 1950, au début de la guerre de Corée, contraint de laisser flotter le cours de sa monnaie à la suite des pressions sur les cours des ressources naturelles, le Canada est le premier pays à abandonner le régime de changes fixes par rapport au dollar américain adopté à Bretton Woods en 1944. Par la suite, au début des années 1980 et 1990, la Banque du Canada utilisera la flexibilité d’un régime de changes flottants afin de mener une politique monétaire anti-inflationniste. Depuis 1991, la banque centrale mène avec succès une politique ciblée sur la maîtrise de l’inflation, qui vise à garder l’inflation dans le voisinage de 2 p. 100. En réponse à la crise financière de 2007-2008, à l’instar de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale américaine, la Banque du Canada a établi son taux directeur à des niveaux historiquement bas.
Le secteur bancaire et la crise financière de 2008
Le système bancaire canadien a été plutôt isolé de la crise qui a frappé de plein fouet les systèmes financiers américain et européen en 2007-2008. De nature très conservatrice, les grandes banques canadiennes étaient peu exposées aux actifs toxiques qui ont empoisonné les bilans des institutions financières, comme le papier commercial adossé à des actifs (PCAA). Les PCAA canadiens étaient relativement peu développés et n’impliquaient qu’un petit nombre d’acteurs, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec. Une entente est intervenue entre les principaux acteurs en 2009, permettant d’éviter une liquidation forcée. Contrairement à ce qui s’est passé en Europe et aux États-Unis, les grandes banques canadiennes ont contribué à la stabilisation de l’économie nationale dans la période tumultueuse de la crise financière.
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Écrit par
- Serge COULOMBE : professeur émérite de sciences économiques à l'université d'Ottawa, Ontario (Canada)
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