CANADA Histoire et politique
Nom officiel | Canada (CA) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Mary Simon (depuis le 26 juillet 2021) |
Chef du gouvernement | Justin Trudeau (depuis le 4 novembre 2015) |
Capitale | Ottawa |
Langues officielles | Anglais, français |
L'intervention de la France
En 1524, le navigateur florentin Verrazano explore la côte américaine depuis la Floride jusqu'au Cap-Breton. Il cherche, écrit-il, « les bienheureux rivages du Cathay ». Au service de banquiers italiens établis en France, Verrazano travaille également pour François Ier. Celui-ci n'entend pas laisser aux Espagnols et aux Portugais la domination des mers et des continents extra-européens. Ce voyage fait progresser les connaissances géographiques de l'Européen. Verrazano s'est rendu compte que le territoire qu'il a exploré « n'est rattaché ni à l'Asie ni à l'Afrique » et constitue un continent « enfermé entre la mer orientale et la mer occidentale et [qui] les limiterait toutes deux ». L'Amérique du Nord prend une existence distincte dans l'esprit des géographes et des explorateurs. La carte de Verrazano (1529) porte en légende sur le littoral du continent nord-américain, Nova Gallia : la Nouvelle-France est née.
Jacques Cartier reçoit de François Ier la mission de « faire le voyage de ce royaume ès Terres Neufves pour descouvrir certaines ysles où l'on dit qu'il se doibt trouver grant quantité d'or et autres riches choses ». Le navigateur malouin accomplit trois voyages au Canada. Le bilan du premier (1534) est assez impressionnant : découverte d'une mer intérieure (le golfe du Saint-Laurent), visite d'un pays nouveau, alliance avec des indigènes qui disent venir de l'ouest, hypothèse d'un passage qui permette de se rendre plus loin, possibilité d'échanges commerciaux.
Par son deuxième voyage (1535-1536), Cartier mérite le titre de découvreur du fleuve Saint-Laurent, route d'accès vers le cœur du continent, axe de développement du Canada depuis l'époque de l'empire français jusqu'à celle de la voie maritime du Saint-Laurent. Il a également fait connaissance avec l'hiver canadien et appris des indigènes comment lutter contre le scorbut. L'entreprise Roberval-Cartier (1541-1542), qui semblait avoir pour but d'établir une colonie permanente, se solda par un échec et laissa d'amers souvenirs. D'autres préoccupations et en particulier les guerres de Religion empêchèrent la France de s'intéresser au Canada pendant plus d'un demi-siècle. Quelques expéditions de la fin du xvie siècle et des toutes premières années du xviie furent sans lendemain.
Les débuts de la colonisation française
Fondateur de la ville de Québec (1608), Samuel de Champlain a mérité le titre de « Père de la Nouvelle-France ». Explorateur et géographe, il fut également un colonisateur. Après avoir participé à la tentative avortée (1604-1607) de fonder une colonie sur les rives de l'Atlantique, à Port-Royal, il avait fait prévaloir l'idée d'un établissement à l'intérieur, sur les rives du Saint-Laurent. Il lutta toute sa vie contre les objectifs étroitement mercantilistes des marchands afin de faire admettre son projet d'une colonie de peuplement. Son but n'est pas de recueillir les richesses exportables du territoire, mais de l'humaniser, d'y établir des colons qui se diront les « habitants » du pays. Cependant, Champlain est assez réaliste pour savoir que la colonie a besoin de commercer avec l'Europe pour vivre et se développer. Ses fourrures et les pêcheries constituent ses principales ressources. Il n'ignore pas que le gouvernement métropolitain et les hommes d'affaires des ports français en relation avec l'Amérique s'intéresseront à l'entreprise dans la mesure où celle-ci se révélera rentable. Quand Champlain meurt (1635), la colonie laurentienne, même si elle compte moins de 200 habitants, dont la majorité s'occupe de la traite des fourrures, est en voie de devenir plus qu'un simple comptoir temporaire.[...]
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Écrit par
- Michel BRUNET : professeur à la faculté des arts et des sciences, université de Montréal, membre à titre d'associé étranger de l'Académie des sciences d'outre-mer de France
- Alain NOËL : professeur titulaire, département de science politique, université de Montréal, Québec (Canada)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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