CANADA Histoire et politique
Nom officiel | Canada (CA) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Mary Simon (depuis le 26 juillet 2021) |
Chef du gouvernement | Justin Trudeau (depuis le 4 novembre 2015) |
Capitale | Ottawa |
Langues officielles | Anglais, français |
Un pays indépendant
Les fondateurs du Canada anglais – les premiers hommes d'affaires britanniques arrivés dans la colonie laurentienne immédiatement après la conquête, les loyalistes chassés de la république américaine, les hardis pionniers de l'Ouest, les millions d'immigrants venus des îles Britanniques – ont toujours eu l'ambition d'édifier au nord des États-Unis un vaste pays. En 1867, pour réaliser cet idéal, trois colonies de l'Amérique du Nord britannique – le Canada-Uni, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick – s'entendirent pour former un État fédéral qu'elles nommèrent le Canada. À l'origine, celui-ci se composa de quatre provinces : l'Ontario (l'ancien Haut-Canada), le Québec (l'ancien Bas-Canada), la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. La Constitution conçue par les dirigeants des colonies et votée par le Parlement de Westminster reconnaissait au gouvernement central de la fédération, dont le siège serait à Ottawa, de très vastes pouvoirs. Ceux-ci étaient tellement étendus que, pour les spécialistes, cette Constitution visait à établir un régime quasi fédéral accordant au gouvernement d'Ottawa le droit de tutelle sur les provinces. Cette situation prévalut jusqu'à la fin du xixe siècle.
La présence des Canadiens français, qui disposaient toujours de certains moyens de pression et d'action comme collectivité distincte, avait obligé les auteurs de la nouvelle Constitution à créer la province de Québec. La majorité des Québécois était à l'époque et est demeurée francophone. Néanmoins le Québec, à cause du rôle primordial qu'a toujours joué la ville de Montréal dans l'économie de la vallée du Saint-Laurent, comptait alors et compte encore une population anglophone liée au Canada anglais. Minoritaires (23 % en 1867, 20 % en 1968, 17 % en 1982), les Anglo-Québécois détenaient alors une influence prépondérante devant laquelle s'inclinaient les porte-parole officiels des Canadiens français. Cette minorité puissante fit garantir son droit de représentation à l'Assemblée législative provinciale, s'assura la pleine maîtrise de son système scolaire et imposa le bilinguisme dans les institutions politiques québécoises. Elle pouvait de plus en appeler au gouvernement central si elle se jugeait lésée dans ses droits par le gouvernement provincial. Celui-ci se garda bien de provoquer sa colère. Dans les sociétés commerciales, industrielles et financières que dirigeait la bourgeoisie anglo-québécoise et dont dépendait le développement de la province, l'unilinguisme anglais fut de rigueur, de la direction aux emplois subalternes. La langue française pouvait être utilisée au Parlement fédéral et devant les cours de justice du Québec. Il n'était nullement question de rendre bilingue le gouvernement fédéral. Encore moins de faire du Canada un pays bilingue.
Développement et souveraineté
La devise choisie par les fondateurs du nouveau pays, A mari usque ad mare, exprimait l'œuvre déjà accomplie mais aussi un programme pour l'avenir. Sitôt constitué, le gouvernement canadien négocia l'achat des territoires du Nord-Ouest, propriété de la Compagnie de la baie d'Hudson (1869). L'année suivante, la province du Manitoba était créée. En 1871, la Colombie britannique se joignait à la fédération canadienne. Le gouvernement d'Ottawa s'était engagé à construire un chemin de fer qui relierait la nouvelle province à l'est du pays. Il avait également promis la mise en chantier d'une voie ferrée entre Halifax et le port de Québec. Le 1er juillet 1876, neuf ans après la proclamation de la nouvelle Constitution, l'Intercolonial (d'une longueur de 746 miles, soit 1 200 km) était achevé. La construction du transcontinental de Vancouver à Montréal,[...]
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Écrit par
- Michel BRUNET : professeur à la faculté des arts et des sciences, université de Montréal, membre à titre d'associé étranger de l'Académie des sciences d'outre-mer de France
- Alain NOËL : professeur titulaire, département de science politique, université de Montréal, Québec (Canada)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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