SUEZ CANAL DE
Le statut international du canal
La Compagnie universelle de Suez, chargée principalement de construire et d'exploiter le canal, était une entreprise internationale, au capital de 200 millions de francs, dont les actions furent offertes dans tous les grands pays. Les Français furent les seuls à montrer de l'intérêt pour l'affaire, en souscrivant plus de la moitié du capital. Le vice-roi d'Égypte prit à sa charge les actions non levées, soit 21 % du capital. La part égyptienne fut rachetée en 1875 par l'Angleterre, qui se trouva posséder près de la moitié des actions. Le caractère international du canal était ainsi financièrement établi ; il le fut politiquement par une série d'accords ayant pour objet sa neutralité et la sécurité de sa navigation. Signée après l'occupation de l'Égypte par les Britanniques, la convention de Constantinople, du 29 octobre 1888, fut la plus importante, stipulant que le canal serait « libre et ouvert, en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou de guerre, sans distinction de pavillon [...] qu'il ne serait jamais assujetti à l'exercice du droit de blocus [...] qu'aucun acte ayant pour but d'entraver la libre navigation ne pourrait être exercé dans le canal et ses ports d'accès ».
Ces conventions résistèrent à toutes les vicissitudes de la politique internationale jusqu'à la création de l'État d'Israël, en 1948. Malgré plusieurs interventions du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Égypte refusa en effet, de façon constante, le passage des navires israéliens, et, de façon intermittente, le transit des marchandises en provenance ou à destination d'Israël.
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Écrit par
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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