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CANDIDE, OU L'OPTIMISME, Voltaire Fiche de lecture

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Voltaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Voltaire

Candide, ou l'Optimisme a été publié en 1759 puis, dans une édition augmentée, en 1761. Ce conte, qui est devenu le titre le plus célèbre de Voltaire (1694-1778) et un des chefs-d'œuvre de la littérature française, a sans doute été d'abord le passe-temps d'un écrivain soucieux de léguer à la postérité des œuvres plus respectueuses du canon classique, tragédies et épopées. Cependant, la liberté de ton qui y règne ne doit pas laisser croire à une improvisation. La recherche par Voltaire d'un havre (il s'installe aux Délices, près de Genève, en 1755 et achète Ferney en 1758), l'expérience du tremblement de terre de Lisbonne (en 1755) et de la guerre de Sept Ans, qui débute en 1756, donnent une nouvelle actualité à sa réflexion sur l'ordre du monde et à sa critique de l'optimisme de Leibniz. Candide est sans doute rédigé en 1758 et paraît comme « traduit de l'allemand de M. le docteur Ralph ». Mais le public, qui lui fait un succès, n'est pas dupe de cette traduction prétendue. Deux ans plus tard, la réédition ajoute, selon la page de titre, « les additions qu'on a trouvées dans la poche du docteur lorsqu'il mourut à Minden [ville de Westphalie et défaite de l'armée française en 1759], l'an de grâce 1759 ».

Candide de par le vaste monde

Trente chapitres permettent de suivre les aventures d'un jeune bâtard allemand, nommé Candide pour sa naïveté. Fils naturel d'une demoiselle noble et entichée de ses titres, il est élevé dans le château de son oncle en Westphalie, apprend de son maître de philosophie, Pangloss, que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et fait brutalement l'expérience du contraire : chassé du château pour avoir embrassé Cunégonde, sa cousine, il est enrôlé par surprise dans l'armée des Bulgares en lutte contre les Abares : « Candide, tout stupéfait, ne démêlait pas encore trop combien il était un héros. Il s'avisa un beau jour de printemps de s'aller promener, marchant tout droit devant lui, croyant que c'était un privilège de l'espèce humaine, comme de l'espèce animale, de se servir de ses jambes à son plaisir. Il n'eut pas fait deux lieues que voilà quatre autres héros de six pieds qui l'atteignent, qui le lient, qui le mènent dans un cachot. » Témoin de la boucherie militaire, il s'enfuit en Hollande où il retrouve Pangloss qui lui rapporte la destruction du beau château de Westphalie. Avec Jacques, un commerçant anabaptiste et vertueux, ils partent pour le Portugal et assistent au tremblement de terre de Lisbonne, qui entraîne une flambée d'intolérance. Candide est sauvé de l'Inquisition par Cunégonde, devenue la maîtresse d'un juif richissime et du Grand Inquisiteur. Candide les tue l'un et l'autre et s'enfuit avec sa maîtresse en Amérique. Il perd celle-ci à Buenos Aires, et visite avec son valet Cacambo les colonies jésuites du Paraguay, les tribus anthropophages des Oreillons et le royaume utopique d'Eldorado.

Il voit de ses yeux les horreurs de l'esclavage et rencontre sur le bateau de retour vers l'Europe Martin le pessimiste, pour qui tout va mal dans le pire des mondes. Puis Candide séjourne à Paris et à Venise : le seigneur Pococuranté lui montre qu'on peut posséder tout ce qu'il faut pour être heureux, et ne pas l'être. Il part à Constantinople délivrer Cunégonde, retrouve par la même occasion la plupart de ses compagnons avec qui il finit par vivre dans une métairie, sur le rivage de Propontide. Un vieux Turc de leurs voisins donne la morale du conte : « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. » Tandis que Martin et Pangloss continuent à professer leurs principes abstraits, Candide conclut : « Il faut cultiver notre jardin. »

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Écrit par

  • : professeur de littérature française à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Médias

Voltaire - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Voltaire

<it>Candide ou l'optimisme</it>, de Voltaire - crédits :  De Agostini Picture Library/ Getty Images

Candide ou l'optimisme, de Voltaire

Autres références

  • L'INGÉNU (Voltaire) - Fiche de lecture

    • Écrit par
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    Quant à la morale du conte, elle n'est pas très éloignée de celle de Candide : à l'appel au pragmatisme et au travail individuel du « il faut cultiver notre jardin » répondent ici le fatalisme et le scepticisime – clés, sinon du bonheur, du moins d'une forme de sagesse – de...
  • VOLTAIRE FRANÇOIS MARIE AROUET dit (1694-1778)

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    • 5 183 mots
    • 2 médias
    ...L'absence de règles, de définition même du genre laisse libre cours à l'inventivité et à la fantaisie du conteur pour rendre la leçon accessible à tous. Le message est simple et souvent réitératif, comme ce refrain de Pangloss : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » (Candide), que...