NEUCHÂTEL CANTON DE
Le canton de Neuchâtel, qui porte le nom de son chef-lieu, est un des vingt-six cantons suisses. Avec près de 180 000 habitants (2018), il est le seizième canton le plus peuplé de Suisse et affiche une superficie de 802 kilomètres carrés (sans les lacs).
Appartenant à l’Arc jurassien, espace géographique transfrontalier franco-suisse de moyenne montagne, le canton s’étend sur trois étages géomorphologiques successifs depuis le point le plus bas à 430 mètres d’altitude, au bord du lac de Neuchâtel – le plus grand lac entièrement suisse –, où le climat est tempéré, jusqu’aux montagnes jurassiennes qui culminent à 1 552 mètres, au climat plus rigoureux.
C’est en 1011 que le nom de Neuchâtel apparaît pour la première fois, alors que la région se trouve sous domination bourguignonne. Avec le prédicateur Guillaume Farel, le canton adhère à la Réforme en 1530. D’abord comté sous la tutelle de la maison des Orléans-Longueville, puis principauté prussienne à partir de 1707, avec un court intermède français de 1806 à 1813, Neuchâtel sollicite la Diète fédérale pour devenir canton suisse, ce qui fut fait le 12 septembre 1814. Dès lors, Neuchâtel se caractérise par la particularité d’un double statut : celui de canton suisse et de principauté prussienne. Il faut attendre la révolution du 1er mars 1848, conduite par les habitants des Montagnes, pour qu’il devienne exclusivement un des sept cantons (ou parties de cantons) francophones qui forment la Suisse romande.
Depuis le 1er janvier 2018, le canton est divisé en quatre régions (qui remplacent les six districts), entités statistiques, mais non administratives : le Littoral, le Val-de-Ruz, le Val-de-Travers et les Montagnes. Il est constitué de trente et une communes, dont plusieurs sont le fruit d’une fusion récente et compte cinq villes – définition statistique pour les communes de plus de 10 000 habitants : La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Val-de-Ruz, Val-de-Travers et Le Locle.
La population d’origine étrangère (le quart de la population cantonale) est composée principalement de ressortissants portugais, français, italiens et espagnols. Depuis les années 1990, le canton enregistre une importante main-d’œuvre frontalière française ; en 2018, environ 12 000 personnes franchissaient la frontière quotidiennement, dont près des deux tiers pour travailler dans les Montagnes neuchâteloises. Les frontaliers français se répartissent à parts presque égales dans les activités des secteurs secondaire – surtout dans les industries électronique, manufacturière et horlogère – et tertiaire, dans les branches du commerce, de la science et de la santé humaine.
Neuchâtel est un des cantons suisses qui connaît le plus fort taux de chômage avec près de 5 p. 100 de sa population active en 2018, soit le double de la moyenne suisse. Celui-ci est particulièrement dépendant de la conjoncture économique étrangère, qui touche de plein fouet les entreprises industrielles d’exportation – le canton de Neuchâtel est le troisième canton exportateur de Suisse –, et des taux de change – le cours du franc suisse est très haut en regard de celui des autres monnaies, et particulièrement de l’euro, devise du principal espace économique partenaire, suivi de près par l’Asie et l’Amérique du Nord. Cette sensibilité conjoncturelle concerne tout particulièrement les entreprises d’horlogerie, de machines-outils et de petite mécanique de précision, branches d’activités dominantes dans la région, et cela depuis la fin du xixe siècle. Victimes de crises à répétition, ces branches fragilisent la capacité financière du canton et tout particulièrement celle des deux villes des Montagnes neuchâteloises – Le Locle et La Chaux-de-Fonds – où ces industries et les techniques afférentes sont très représentées.
Le Littoral et surtout la ville de Neuchâtel,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François HAINARD : professeur émérite
Classification
Médias
Autres références
-
ÉTAT
- Écrit par Olivier BEAUD
- 6 352 mots
...sa manière. On illustrera seulement cette idée à partir d'une anecdote tirée de l'histoire suisse. Au moment où éclate la Révolution française, le canton de Neuchâtel, l'un des plus aristocratiques de toute la Confédération helvétique, était gouverné par un Conseil d'État composé...