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CAO ZHI[TS'AO TCHE](192-232)

L'homme et son temps

Ces poèmes sont traditionnellement lus à la lumière des drames de l'époque ou de ceux de la vie de l'écrivain. « Né au milieu des bouleversements, j'ai grandi au milieu des armées », dit Cao Zhi. Plus rudes encore furent pour lui les épreuves de l'âge mûr. Il n'est que naturel d'en chercher le reflet dans une œuvre à l'éclat de laquelle l'auteur ne borne pas ses ambitions, brûlant qu'il est de se distinguer sur les champs de bataille ou dans la conduite des affaires. De fait, il ose dire ouvertement, dans de longs plaidoyers ou d'amères diatribes en vers, son ardeur patriotique, ses rêves d'héroïsme et de dévouement, les désespoirs de son inaction forcée, la colère et le dépit que lui inspirent de mesquines persécutions. Cao Zhi peut passer pour le meilleur exemple de l'« esprit de Jian'an », de ce fameux kangkai, fait de générosité et d'énergie, mais aussi de sombres rancœurs. Cette passion véhémente flambe pour un idéal dont l'orthodoxie a de quoi surprendre, à une époque qu'on dit marquée par le déclin du confucianisme et l'essor du taoïsme. Cao Zhi, quant à lui, affirme qu'il ne croit point aux Immortels. Réaliste, sa sagesse oscille entre l'art de jouir du présent et l'exaltation des vertus confucéennes. Les poèmes qui célèbrent le premier datent sans doute des années heureuses. Ils chantent la jeunesse dorée de la capitale et ses plaisirs (la chasse, les combats de coqs). Quant aux allusions édifiantes à la morale traditionnelle, elles s'adressent soit à des amis, que l'auteur s'efforce de rallier à la politique restauratrice de son père, soit, plus tard, au souverain, dont il s'agit de vaincre la méfiance.

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