CAP-VERT (CABO VERDE)
Nom officiel | République de Cabo Verde (CV) 1
|
Chef de l'État | José Maria Neves (depuis le 9 novembre 2021) |
Chef du gouvernement | Ulisses Correia e Silva (depuis le 22 avril 2016) |
Capitale | Praia |
Langue officielle | Portugais 3
|
Unité monétaire | Escudo cap-verdien (CVE) |
Population (estim.) |
491 100 (2024) |
Superficie |
4 033 km²
|
À 500 kilomètres environ à l'ouest de Dakar, l'archipel atlantique qui constitue la république du Cap-Vert (république de Cabo Verde depuis octobre 2013, d’après le nom en portugais, non traduit) présente une grande originalité en ce sens qu'il est pratiquement le seul territoire africain de l'ancien empire portugais où le métissage culturel ait répondu aux aspirations de ses colonisateurs. Géographiquement africain, relativement proche du Nord-Est brésilien par certaines coutumes, fortement influencé par la langue, les attitudes et le sang portugais, cet émiettement d'îles, d'une superficie de 4 033 km2 et peuplée, lors du recensement de 2010, de 491 875 habitants, cherche son identité depuis plus de cinq siècles. Cinq siècles marqués par une constante : l'hostilité du milieu qui fait de la survie de ses habitants un perpétuel combat contre l'aridité et la famine. Le Cap-Vert cumule les difficultés de la zone sahélienne, de l'isolement, de la dispersion insulaire et de la pauvreté de son ancienne métropole. Dans ces conditions précaires, l'émigration massive a longtemps été un palliatif. Après l'indépendance (1975), ses dirigeants ont appliqué une politique dictée par les réalités d'une géographie du dénuement. Depuis 1991, qui vit également l'établissement du multipartisme, le Cap-Vert a surmonté les handicaps de cette géographie en effectuant des choix économiques qui portent aujourd'hui leurs fruits.
Un milieu hostile
L' archipel comprend deux groupes d'îles réparties, selon leur orientation par rapport au vent du nord-est, en deux axes : Barlavento (îles du Vent) et Sotavento (îles Sous-le-Vent). Au total, on compte dix îles et huit îlots dont les principaux sont les îlots Branco et Raso pour le Barlavento, et Grande, Luis Carneiro et Sapado pour le Sotavento.
L'origine de l'archipel est volcanique. On distingue les îles basses situées à l'est (Sal, Boa Vista, Maio) et les îles montagneuses parmi lesquelles se détachent Santo Antão, São Nicolau et São Tiago (qui accueille Praia, la capitale, et ses 105 000 habitants). Le volcan de Fogo (dernière éruption en 1951) est le point culminant de la République (2 829 m). Appartenant à la zone aride, l'archipel a un climat conditionné par trois grands courants : l'alizé du nord-est peu humide, l'harmattan chaud et sec soufflant de l'est (octobre-juin), la mousson de l'Atlantique, chaude et humide, responsable des pluies d'été. La saison des pluies va d'août à octobre. La saison sèche occupe le reste de l'année et même beaucoup plus dans la réalité, puisque depuis 1968 la pluie est pratiquement absente, à l'exception des précipitations catastrophiques enregistrées en 1984. La température moyenne oscille entre 20 et 25 0C.
Le climat joue dans l'histoire des îles un rôle absolument capital, car la misérable agriculture dépendait entièrement, jusqu'à l'ouverture de puits artésiens, de la régularité des pluies. En fait, cette histoire séculaire est jalonnée de famines atroces qui ont tué probablement plus d'habitants que n'en compte actuellement la République. La dernière famine enregistrée date de 1959, mais celle de 1946-1948 aurait fauché 20 p. 100 de la population, dans l'ignorance ou l'indifférence de l'opinion internationale. L'insouciance, l'incompétence et la pauvreté des colonisateurs sont largement responsables de l'érosion, de la diminution des terres arables et de la désertification.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- René PELISSIER : docteur d'État ès lettres
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
CABRAL AMILCAR (1924-1973)
- Écrit par Françoise BARRY
- 562 mots
Originaire des îles du Cap-Vert, Amilcar Cabral, métis d'origine, réussit à faire des études agronomiques supérieures brillantes à Lisbonne où il rencontre Agostinho Neto et Mario de Andrade, futurs dirigeants du mouvement de libération angolais. Devenu un des très rares cadres guinéens,...
-
ÉVORA CESÁRIA (1941-2011)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 525 mots
La chanteuse capverdienne Cesária Évora naît le 27 août 1941 à Mindelo, sur l'île de São Vicente, au nord-ouest de l'archipel du Cap-Vert, et y passe toute son enfance. Après avoir perdu son père, musicien, à l'âge de sept ans, elle est élevée par sa mère et sa grand-mère. Cesária...
-
GUINÉE-BISSAU
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Francis SIMONIS
- 3 635 mots
- 4 médias
...souveraineté sur les Bijagós. Un arbitrage est rendu en 1868 par les États-Unis en faveur des Portugais. La province portugaise de Guinée est séparée du Cap-Vert dont elle constituait jusqu’alors un district et, en 1879, Bolama devient le siège du gouvernement portugais. Le Portugal se lance résolument... -
ÎLES
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Guy LASSERRE
- 5 332 mots
- 12 médias
Les îles du Cap-Vert sont bien différentes ; elles sont situées au large de l'Afrique sahélienne (Saint-Louis, Sénégal). L'archipel est tout entier compris dans la région des faibles précipitations et des pluies irrégulières. Sur la plus grande partie des plaines et bas plateaux, la tranche d'eau reçue...