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VIDÉO-ENDOSCOPIQUE CAPSULE

2002. Mise au point au début du xxie siècle par des ingénieurs israéliens de la société Given Imaging, d'après une idée de l'inventeur britannique Paul Swain, la capsule vidéo-endoscopique est une caméra miniature qui, contenue dans une gélule, permet de filmer l'intérieur de l'appareil digestif du corps humain, sans autre lien avec l'extérieur que des ondes électromagnétiques. C'est un nouvel outil au service de la médecine diagnostique. D'une dimension de 26 mm × 11 mm, cette capsule est constituée d'un dispositif d'éclairage, de batteries, d'un capteur-convertisseur d'images numériques ainsi que d'un système de transmission utilisant les ondes radio à une fréquence de 433 MHz. De très faible intensité (1/10 de celle d'un téléphone portable, soit de l'ordre du microwatt), ces dernières transportent, sous forme de fichiers numériques, les images prises par la capsule (50 000 images, soit 2 images par seconde pendant 7 heures, prises de façon totalement automatique). Les fichiers sont ensuite réceptionnés par des capteurs situés sur la peau du patient puis transférés sur un disque dur de l'enregistreur que porte le patient à la ceinture. La capsule vidéo-endoscopique doit donc être ingérée, ce qui est extrêmement facile en pratique. Comme elle n'est pas dirigeable de l'extérieur, elle va donc progresser au long de tout l'appareil digestif (de l'œsophage au rectum), mue par le péristaltisme (contractions musculaires des parois du tube digestif permettant le mouvement de son contenu). L'examen est parfaitement indolore, le seul risque étant celui du blocage de la capsule dans un rétrécissement de l'intestin grêle. Pour éliminer ce type d'anomalie, un examen radiologique (transit de l'intestin grêle par exemple) est recommandé préalablement.

La capsule vidéo-endoscopique, à usage unique, est utilisée pour examiner l'intestin grêle, cette partie essentielle du tube digestif qui mesure de 6 à 8 mètres de longueur et qui restait très peu accessible par des méthodes endoscopiques classiques. Ne pouvant servir actuellement à l'exploration de l'œsophage (transit trop rapide), de l'estomac (cavité trop large) et du côlon (transit trop lent, souvent de plusieurs jours, et cavité trop large), elle ne remplace donc pas les examens endoscopiques les plus courants que sont la gastroscopie (examen de l'estomac) et la coloscopie (examen du côlon). Au niveau de l'intestin grêle, la capsule détecte des lésions responsables de saignement chronique (et donc d'une anémie), souvent très difficiles à identifier. Ces lésions peuvent être des angiodysplasies (paquets de vaisseaux affleurant la surface de l'intestin), des ulcères, ou plus rarement des tumeurs, qui seront traités par voie endoscopique ou chirurgicale.

Des progrès techniques importants restent à accomplir (contrôle du déplacement de la capsule, augmentation modulable de la luminosité, prolongation de l'autonomie) pour espérer aboutir à l'exploration par capsule de l'œsophage, de l'estomac et du côlon. Parions sur la motivation des chercheurs pour que ces objectifs soient atteints dans les dix prochaines années. L'exploration totale, sans fil, du tube digestif est maintenant du domaine du possible et représentera une révolution médicale très appréciée des patients.

— Jean-Christophe SAURIN

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  • ROBOTIQUE CHIRURGICALE

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    ...nombreux mini-manipulateurs, de mini-robots mobiles, d’endoscopes et de cathéters robotisés. On peut par exemple mentionner le lancement, en 2001, de la PillCam(développée par la société israélienne Given Imaging), une capsule autonome d’exploration du tractus gastro-intestinal. Celle-ci, ingérée par...