CARACALLA (188-217) empereur romain (211-217)
Caracalla retient l'attention, comme Caligula, Domitien ou Commode, parce qu'il joignait un certain déséquilibre psychologique à un pouvoir politique absolu. Il est né à Lyon en 188. Son père, Septime Sévère, était un Africain de Lepcis Magna qui avait suivi une carrière sénatoriale classique avant de revêtir la pourpre en 193. Sa mère, Julia Domna, était la fille du grand prêtre d'Émèse, en Syrie. Il avait pu voir, en suivant son père, que le pouvoir se trouvait dans les camps. En 196, Clodius Albinus, héritier désigné avec le titre de César, revêtit la pourpre avec trop de précipitation. En représailles, l'empereur régnant se choisit pour nouvel associé son propre fils : Caracalla reprit les noms de Marc Aurèle et participa dorénavant au gouvernement.
Les sources sont souvent sévères avec lui : elles insistent sur ses travers (sa petite taille et sa laideur), sur ses débauches et sur une certaine forme de folie, de démesure. La critique actuelle montre en revanche son cosmopolitisme : par ses parents, il appartenait à deux cultures très différentes et était un provincial. Cultivé, il connaissait la geste d'Alexandre le Grand et, à l'instar de son modèle, il aurait voulu réaliser la synthèse entre l'Orient et l'Occident ; à l'égard de la société, il se révéla encore plus niveleur que son père. Il n'est pas sûr, à l'opposé, qu'il ait été un pur génie comme l'ont écrit certains historiens.
Les circonstances l'empêchèrent parfois de réaliser ses projets. En 211, il hérita d'une guerre : il accompagnait Septime Sévère en Bretagne ; mais, dès février 212, il se débarrassa de son frère Geta qui fut égorgé entre les bras de leur mère, Julia Domna. Il augmenta de 50 p. 100 les salaires des soldats, salaires qui avaient déjà été relevés sous le règne précédent ; cette mesure obéra gravement les finances publiques. En 212, il accorda la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire, à l'exception des « déditices » (groupe social mal connu), en préservant les droits locaux et aussi les intérêts du fisc (ce fut la célèbre « constitution antonine »). Sans doute voulait-il renforcer l'unanimité autour de sa personne d'une part (culte impérial), et face aux Barbares d'autre part : les Germains s'agitaient, et Caracalla partit sur le Rhin. Il fut assassiné le 8 avril 217, victime d'un complot au centre duquel se trouvait son préfet du prétoire, Macrin, qui lui succéda.
Il avait régné de 211 à 217 comme Domitien : en « maître et dieu ».
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Écrit par
- Yann LE BOHEC : professeur à l'université de Grenoble
Classification
Autres références
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CARACALLA (ÉDIT DE)
- Écrit par Jean GAUDEMET
- 415 mots
On désigne sous ce nom une constitution prise par l'empereur Caracalla (198-217) qui donnait, selon ses propres termes, « à tous les pérégrins (étrangers) qui sont sur terre la citoyenneté romaine ». Seuls les deditices (Barbares soumis par la force) étaient exclus de cette faveur....
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DYNASTIE DES SÉVÈRES : (193-235) - (repères chronologiques)
- Écrit par Antony HOSTEIN
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193 Septime Sévère, prétendant au pouvoir, marche sur Rome. Il devient empereur à la mort de Didius Julianus, qui avait lui-même éliminé Pertinax, le successeur de Commode.
194 Septime sévère bat son rival oriental, Pescennius Niger. Il en fera autant de Clodius Albinus à la bataille de Lyon,...
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ÉDIT DE CARACALLA, en bref
- Écrit par Xavier LAPRAY
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La Constitution antoninienne, appelée édit de Caracalla, accorde en 212 le droit de cité romaine à tous les habitants libres de l'Empire qui ne l'avaient pas encore. Les raisons de cette constitution impériale (décision de l'empereur qui a force de loi) sont mal connues : fiscales (élargir l'assiette...
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EXTENSION DE LA CITOYENNETÉ ROMAINE - (repères chronologiques)
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