- 1. Les premières lueurs : l'électrophysiologie
- 2. Cathétérisme, circulation extracorporelle, chirurgie d'avant-garde
- 3. La coronarographie
- 4. Traitement des troubles du rythme
- 5. Pacemakers et défibrillateurs
- 6. Renouvellement de l'arsenal médicamenteux
- 7. Nouveaux outils pour l'exploration fonctionnelle et la thérapeutique
- 8. Cardiologie interventionnelle
CARDIOLOGIE
Cathétérisme, circulation extracorporelle, chirurgie d'avant-garde
Après la guerre apparaissent les anticoagulants, la pénicilline. À l'automne de 1947, à Paris, un grand camion noir portant en lettres d'or le nom d'une firme américaine livre à la Pitié le premier électrocardiographe avec les douze dérivations que nous utilisons aujourd'hui, bientôt enrichies de la dérivation œsophagienne et des dérivations endocavitaires initiées par Paul Puech, à Montpellier.
Mais la plus grande invention de cette période est sans doute le cathétérisme cardiaque. Dès 1929, un pionnier, Werner Forsman, Allemand vivant à Zurich, avait fait une première tentative de cathétérisme... sur lui-même ! Loin d'être félicité par ses collègues, il fut au contraire condamné pour cette coupable audace. Les vrais travaux scientifiques sont réalisés par André Cournand, Français émigré aux États-Unis : cathétérisme droit par voie veineuse, puis cathétérisme gauche par voie rétrograde et par voie transseptale. Ces examens permettaient la prise des pressions dans les cavités cardiaques, les prélèvements sanguins pour doser l'oxymétrie, l'enregistrement intracardiaque des sons. Cet essor de l'hémodynamique, part importante de la physiologie et de la physiopathologie, ouvrait la voie à l'exploration des cardiopathies congénitales et des valvulopathies. La panoplie des examens hémodynamiques était bientôt complétée par l'injection intracardiaque de produit de contraste et, en 1959, Mouquin montrait, pour la première fois, la régurgitation ventricule gauche-oreillette gauche caractérisant une insuffisance mitrale.
L'émergence de ces techniques d'investigation prit toute son importance avec l'apparition, à la fin des années 1950, de la circulation extracorporelle (C.E.C.) ouvrant la voie à la chirurgie « à cœur ouvert ». Déjà, dans les années précédentes, quelques interventions « à cœur fermé » avaient été pratiquées : canal artériel, coarctation, intervention de Blalock pour tétralogie de Fallot et, en 1948, commissurotomies mitrales réalisées presque simultanément par Bailey aux États-Unis et par Servelle en France. Mais c'est la C.E.C. qui permit la réparation de nombreuses cardiopathies congénitales et le remplacement des valves cardiaques pathologiques par des valves artificielles : ce furent d'abord les valves mécaniques et le nom de la première d'entre elles, mise au point en 1959 par Starr, est resté pour longtemps générique de prothèse mécanique ; puis ce furent les valves biologiques avec la première tentative par Barratt-Boys, en Nouvelle-Zélande, relayée, en France, par Alain Carpentier dont les travaux permirent une très large diffusion des hétérogreffes.
En 1967, un véritable coup de tonnerre ébranle les milieux cardiologiques. Depuis des années, des pionniers (à qui revient en fait le vrai mérite), tels Shumway en Californie et Cachera en France, avaient réalisé les premières transplantations cardiaques chez le chien. Mais en 1967, c'est Chris Barnard en Afrique du Sud qui fut le premier à transplanter un cœur chez un homme. L'enthousiasme fut tel que, du monde entier, des chirurgiens cardiaques accouraient en Afrique du Sud par charters pour voir le miracle. Celui-ci ne dura pas car le patient de Barnard ne survécut que trois semaines. Pourtant, de 1968 à 1972, d'innombrables chirurgiens dont Christian Cabrol à Paris se lancèrent dans l'aventure, avec quelques succès retentissants – comme celui de Henry, à Marseille, dont le patient survécut vingt ans, mais qui n'arrivaient pas à effacer les trop fréquents échecs par rejet du greffon. Car, si la technique chirurgicale était au point, ce sont les progrès de l'immunologie et l'apparition, en 1980, de la cyclosporine en association avec la corticothérapie[...]
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Écrit par
- Philippe BEAUFILS : professeur des Universités, consultant, praticien responsable du pôle urgences
- Robert SLAMA : professeur émérite
Classification
Médias
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