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MANNERHEIM CARL GUSTAF EMIL baron von (1867-1951) maréchal finlandais

Prisonniers finlandais - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Prisonniers finlandais

Né dans une famille de vieille souche suédoise (la Finlande fut colonie suédoise pendant six siècles avant de devenir en 1809 un grand-duché rattaché à l'Empire russe), Mannerheim commence sa carrière militaire dans l'armée tsariste. Il participe à la guerre russo-japonaise de 1904-1905, parcourt la Chine et l'Asie centrale, devient général et aide de camp de Nicolas II, commande une division de cavalerie pendant la Première Guerre mondiale sur le front de l'Est. Après la révolution de 1917, il rentre dans son pays d'origine qui venait de proclamer son indépendance (6 déc. 1917). Resté sentimentalement très attaché à la vieille Russie et hostile au bolchevisme, Mannerheim, nommé commandant en chef, combat les troupes russes au cours de l'hiver 1917-1918 et, avec le concours des troupes allemandes, refoule les gardes rouges en Russie. Il rentre à Helsinki libérée, le 16 mai 1919, acclamé comme le « libérateur de la Finlande ». La présence allemande devenue un moment souveraine ne résiste pas à la débâcle. La Finlande, qui se dote alors d'une Constitution républicaine, écarte — après les élections de 1919 — Mannerheim de la présidence au bénéfice de la social-démocratie. Mannerheim se consacre à l'armée, fait élever une ligne de fortifications qui recevra son nom, et sera promu maréchal en 1933 à l'occasion du quinzième anniversaire de l'indépendance nationale. À partir de 1929, un mouvement fasciste sèmera la terreur pendant quelques années. Mannerheim reviendra à la vie politique et sera nommé chef de la milice. Le Parti communiste finlandais sera mis hors la loi, la social-démocratie et le syndicalisme malmenés, la droite tentera de circonscrire le suffrage universel tandis que les officiers conspireront.

Patrouille finlandaise à skis - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Patrouille finlandaise à skis

Le pacte germano-soviétique de 1939 place la Finlande sur le devant de la scène internationale. L'U.R.S.S. formule aussitôt des revendications territoriales et demande le droit d'établir des bases sur la côte finlandaise. Les négociations échouent, la « guerre d'hiver » éclate en novembre et la Finlande fait de nouveau appel à Mannerheim qui, âgé de soixante-douze ans, apparaît comme le symbole de la résistance héroïque contre un ennemi supérieur en tout. La défaite est inévitable et un traité de paix draconien est signé le 13 mars 1940. Mannerheim trouvera une occasion de revanche en juin 1941 en associant son armée à celle de Hitler. En six mois, les territoires perdus en 1940 sont reconquis, mais en 1944, après une grande offensive soviétique, la Finlande est encore une fois battue. Mannerheim est de nouveau appelé à la tête du pays, car on a besoin de lui et de son prestige pour faire la paix. En septembre, la Finlande rompt avec l'Allemagne et signe un armistice avec l'U.R.S.S. Il revient à Mannerheim de définir les rapports de la Finlande avec l'U.R.S.S. et, convaincu que celle-ci ne cessera de formuler de nouvelles exigences, il le fera sur une base tactique : céder aux pressions sérieuses pour mieux résister aux autres. Sous la pression soviétique, en 1945-1946, se déroule le procès des responsables de la guerre : tandis que Mannerheim s'est retiré à l'étranger, le président démissionnaire et le chef de la social-démocratie sont condamnés. À l'issue de ce procès, dans lequel il n'a dû qu'à son grand prestige de ne pas être, lui aussi, impliqué, Mannerheim donne sa démission (mai 1946) et termine son existence en Suisse.

— Karl KOEHLER

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Prisonniers finlandais - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

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Patrouille finlandaise à skis - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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    ...plus urbanisée, tandis que les « blancs » tenaient la partie centrale et septentrionale, avec comme capitale provisoire Vaasa, où P. E.  Svinhufvud et une partie des députés bourgeois avaient trouvé refuge auprès de l'armée gouvernementale aux ordres de l'ancien général tsariste C. G. E.  Mannerheim.