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BERGONZI CARLO (1924-2014)

Carlo Bergonzi - crédits : L. Mélançon/ Metropolitan Opéra, New York

Carlo Bergonzi

Ce n’est ni par l’éclat triomphant de son timbre ni par ses talents d’acteur que Carlo Bergonzi a gagné sa place parmi les plus grands ténors verdiens du xxe siècle. Une diction d’une exemplaire clarté, un style à la fois sobre, élégant et passionné, une technique de souffle exceptionnelle, un vaste éventail de couleurs veloutées, la pureté de ses attaques ainsi que la souplesse de son phrasé ont fait et feront longtemps encore de nombreux envieux.

Carlo Bergonzi naît le 13 juillet 1924 à Vidalenzo (Italie). Il étudie le chant et le piano au conservatoire de Parme. Son opposition au fascisme lui vaut d’être envoyé pendant trois ans dans un camp de travail en Allemagne. C’est comme baryton qu’il fait ses premiers pas à Lecce en 1948, avec le Figaro du Barbier de Séville de Rossini. Pendant trois ans il apprendra le métier dans les emplois de cette tessiture. L’évolution de sa voix vers le registre de ténor l’amène à reprendre ses études en autodidacte. Il fait de seconds débuts en 1951 à Bari dans le rôle-titre d’Andrea Chénier de Giordano. La même année, pour le cinquantième anniversaire de la mort de Verdi, il est engagé par la radio italienne (R.A.I.) et figure dans la production de l’opéra Giovanna d’Arco. Sa carrière se développe alors à un rythme soutenu, tant en Italie que sur les scènes internationales : Londres et Milan (1953), Chicago et Naples (1955), Toulouse (1956). Le Metropolitan Opera de New York l’accueille dès 1956 sous les traits de Radamès (Aïda de Verdi). Carlo Bergonzi en fera, pendant trente-trois saisons et plus de trente ans, son port d’attache. De 1958 à 1978, il est régulièrement invité aux arènes de Vérone. En 1962, il se produit pour la première fois au Covent Garden de Londres, où il incarne Alvaro (La Force du destin de Verdi). Paris l’accueille en 1978 pour un premier concert à la radio.

La grande tradition lyrique italienne – Donizetti, Leoncavallo, Mascagni, Ponchielli, Puccini, Verdi – est naturellement au centre de son univers. Son répertoire se révèle cependant beaucoup plus étendu. Il chante en effet aussi bien Néron (Le Couronnement de Poppée de Monteverdi), Števa (Jenůfa de Janáček), Des Grieux (Manon de Massenet) que des œuvres signées Arrigo Boito, Ildebrando Pizzetti ou Jacopo Napoli. Sur scène ou dans les studios d’enregistrement, il a côtoyé les plus grandes voix de son temps – entre autres, Maria Callas, Fiorenza Cossotto, Dietrich Fischer-Dieskau, Tito Gobbi, Birgit Nilsson, Renata Scotto, Joan Sutherland ou encore Renata Tebaldi – ainsi que les plus illustres baguettes, comme celles de Herbert von Karajan, Georges Prêtre ou Georg Solti. Il donne, de 1992 à 1994, une série de concerts d’adieu à Londres, Vienne, New York et Milan. Carlo Bergonzi nous offre une très importante discographie – près d’une centaine d’enregistrements – qui compte vingt-cinq opéras complets, de nombreux récitals et duos ainsi qu’un disque de mélodies napolitaines. Sa prestation dans Rigoletto et Don Carlo de Verdi reste une référence. L’échec d’une malheureuse tentative de retour sur scène en 2000 au Metropolitan Opera de New York – dans Otello de Verdi – ne ternit en rien un parcours artistique glorieux. Carlo Bergonzi se consacre alors à l’enseignement, notamment grâce à l’Académie de chant qu’il fonde à Busseto. Il meurt à Milan le 25 juillet 2014.

— Pierre BRETON

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Carlo Bergonzi - crédits : L. Mélançon/ Metropolitan Opéra, New York

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