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GIULINI CARLO MARIA (1914-2005)

De l'opéra au mysticisme

Ce spécialiste de l'opéra italien n'a dirigé qu'un petit nombre d'ouvrages (essentiellement de Mozart, de Rossini et de Verdi, mais aucun de Puccini) et s'est montré de plus en plus exigeant au fil des années. Il a beaucoup collaboré avec Maria Callas, qu'il appréciait particulièrement, et dirigé les plus grands chanteurs de son temps. Son répertoire symphonique, qu'il n'a cessé d'approfondir mais qui est relativement limité, est centré sur la musique de Mozart, des grands maîtres allemands et autrichiens du xixe siècle, des Russes, de Debussy et de Ravel. Il est venu tardivement à Bruckner et à Mahler, mais n'a jamais dirigé de Richard Strauss. Carlo Maria Giulini est resté fidèle à sa patrie, l'Italie, où il a toujours séjourné – pour réfléchir et travailler – au moins la moitié de l'année. Cet ennemi de la routine a limité volontairement le nombre de ses concerts pour leur conserver un caractère d'événement.

Son style de direction d'orchestre est une synthèse entre la grande tradition italienne, issue de Toscanini et de De Sabata, et la culture autrichienne, omniprésente dans sa région d'origine. Son physique, sa manière de parler très douce, son raffinement naturel, son humanisme sont ceux d'un grand seigneur. Son approche de la musique a un côté contemplatif, parfois mystique, qui s'est accentué au fil des années dans des interprétations retenues, plus intériorisées, parfois déroutantes, mais toujours d'une profondeur difficile à égaler.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Média

Joan Sutherland et Carlo Maria Giulini - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

Joan Sutherland et Carlo Maria Giulini