MATTEUCCI CARLO (1811-1868)
Physicien et homme politique italien, Carlo Matteucci a surtout étudié l’électricité chez les animaux. Ses travaux font de lui l’un des fondateurs de l’électrophysiologie, science qui étudie les activités électriques chez les êtres vivants.
Études et intérêt pour l’électricité
Né le 21 juin 1811 à Forlì (Italie), Carlo Matteucci étudie les mathématiques et la philosophie à l’université de Bologne entre ses quatorze et ses dix-sept ans, puis à l’École polytechnique de Paris auprès de François Arago (1786-1853). Il s’intéresse à l’électricité atmosphérique et à l’électrolyse dont il formule les lois, mais plus particulièrement à l’électricité chez les animaux. Son œuvre principale, le Traité des phénomènes électro-physiologiques des animaux(1844), reprend et poursuit les études de Luigi Galvani (1737-1798) sur l’électricité comme phénomène fondamental du vivant, sur la fonction physiologique de la polarisation des tissus, ainsi que sur la mesure des courants nerveux gouvernant la contraction musculaire, en utilisant aussi bien le galvanomètre de son maître Leopoldo Nobili (1784-1835) que le test biologique de la patte « galvanoscopique » de la grenouille (patte avec son nerf sciatique coupé dont la contraction est produite par l’électricité).
Matteucci commence sa carrière scientifique à la fin des années 1820, alors que l’œuvre du physicien italien Alessandro Volta (1745-1827), sur l’électricité et la pile, triomphe. Matteucci est partagé entre la majorité des physiciens, qui considère les animaux comme de simples vecteurs passifs de l’électricité, et ses maîtres de Bologne, Francesco Orioli (1783-1856) et Michele Medici (1782-1859), pour qui l’électricité représente une force vitale chez les êtres vivants. Matteucci adopte la position intermédiaire de Galvani et l’hypothèse selon laquelle l’électricité des animaux est à la fois produite par ceux-ci et de même nature que l’électricité « artificielle » (conduite par un métal ou présente dans l’atmosphère). Aussi emploie-t-il deux modes de mesure : l’un, physique avec le galvanomètre ; l’autre, biologique avec la patte de grenouille. L’électricité animale n’est donc pas pour lui une force vitale spécifique aux êtres vivants, mais une électricité qui dépend de l’organisation particulière du vivant. Les différentes réponses des organes aux stimulations électriques plaident en faveur d’une fonction physiologique qui dépend d’un « état électrique » des organes.
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Écrit par
- Jean-Gaël BARBARA : neuroscientifique, directeur de recherche CNRS
Classification
Média
Autres références
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ÉLECTROPHYSIOLOGIE
- Écrit par Max DONDEY , Jean DUMOULIN , Alfred FESSARD , Paul LAGET et Jean LENÈGRE
- 17 359 mots
- 15 médias
...électrique de la Guyane. Il revint à John Walsh, membre du Parlement anglais, d'en faire la démonstration sur la torpille, en 1772, à La Rochelle. L'Italien Carlo Matteucci (1840) et l'Allemand Emil Du Bois-Reymond (1848), auteurs des deux premiers traités d'électrophysiologie, eurent le mérite de rapprocher...