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PORTA CARLO (1776-1821)

Écrite en dialecte milanais, l'œuvre de Carlo Porta, modeste employé des Finances, offre un reflet animé de la vie milanaise, de la Révolution française à l'époque de la Restauration postnapoléonienne. Formé à l'école de Giuseppe Parini, des frères Verri et autres adeptes lombards de la philosophie des Lumières, Porta partage d'abord avec enthousiasme les espoirs de justice et de liberté qu'éveillent chez ses concitoyens la Révolution française et l'avènement de la République cisalpine. Plus tard, déçu comme beaucoup par l'échec de cette expérience démocratique sans lendemain, il dénonce sans aménité dans ses poèmes la mainmise française et la tyrannie napoléonienne, comme il fustige, après la Restauration, la politique rétrograde du gouvernement autrichien. Son libéralisme foncier, la fibre morale qui sous-tend ses satires, son aversion maintes fois proclamée pour les privilèges et le conservatisme conduisent naturellement Porta, dans les dernières années de sa vie, à adhérer au mouvement romantique : un mouvement qui, en Italie plus qu'ailleurs, déborde du domaine littéraire et prend d'emblée une orientation patriotique et politique.

Écrire en dialecte est pour lui une manière à la fois de se libérer des traditions et des conventions et de communier intimement avec le monde milanais qui constitue la matière de sa poésie. La langue ductile et fleurie des marchés donne une chaleur souriante jusqu'à ses satires les plus osées. Elle donne aussi, aux nombreux personnages de tous âges et de toutes conditions qui peuplent son œuvre, une fraîcheur et une saveur d'authenticité qui annoncent la meilleure littérature naturaliste de la seconde moitié du xixe siècle.

— Paul LARIVAILLE

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