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MENEM CARLOS SAÚL (1930-2021)

Carlos Menem - crédits : Rick Maiman/ Sygma/ Getty Images

Carlos Menem

Homme d'État argentin, président de la République de 1989 à 1999.

Carlos Saúl Menem naît le 2 juillet 1930 à Anillaco, dans la province de La Rioja (Argentine). Fils d'immigrés syriens, Carlos Menem est élevé dans la foi musulmane mais se convertit au catholicisme, la religion officielle de l'Argentine, pour réaliser ses aspirations politiques. Il rejoint le mouvement péroniste, rassemblé dans le Parti justicialiste, en 1956 et est brièvement emprisonné la même année pour avoir participé à une révolte destinée à ramener Juan Perón, chassé du pouvoir, à la présidence. Après avoir obtenu un diplôme de droit à l'université nationale de Córdoba en 1958, Menem devient conseiller juridique pour un syndicat de la ville de La Rioja, dans le nord-ouest du pays. Élu gouverneur de la province du même nom en 1973, il est congédié en 1976 par la junte militaire qui a renversé le gouvernement d'Isabel Perón, et il est assigné à résidence jusqu'en 1981.

Réélu gouverneur de La Rioja en 1983, Menem accroît les capacités d'action du gouvernement, octroie des allégements fiscaux favorables aux entreprises et poursuit diverses autres politiques caractéristiques du péronisme. Alors que le pays traverse une grave crise économique, Menem, de plus en plus populaire parmi les péronistes, est élu président de l'Argentine en mai 1989. Il devient ainsi le premier péroniste au pouvoir depuis l'élection de Perón en 1973. L'hyper-inflation le contraint d'abandonner la tradition socialiste du péronisme au profit d'une politique économique ouverte sur le marché mais fiscalement conservatrice. Avec l'aide de ministres non péronistes, Menem parvient à stabiliser la situation économique. Il jouit d'une immense popularité, à peine ternie par les critiques faites à l'encontre de l'amnistie présidentielle octroyée aux criminels de la dictature militaire (1976-1983). Le pacte d'Olivos qu'il conclut en 1994 avec l'opposition au Congrès l'autorise à réviser la Constitution de 1853 pour briguer un second mandat présidentiel, réduit à quatre ans

Réélu à la présidence en 1995, Menem s'efforce d'améliorer les relations avec le Royaume-Uni. Il y organise un voyage en 1998, le premier qu'entreprend un homme d'État argentin depuis la guerre des Malouines (1982). Ce second mandat est néanmoins marqué par des luttes internes et des scandales de corruption au sein du parti péroniste. La Constitution lui interdisant de se présenter pour un troisième mandat, Menem se retire de l'arène politique. C'est Fernando de la Rúa, candidat de l'Alliance d'opposition, qui est élu en décembre 1999.

En juin 2001, Carlos Menem est assigné à résidence pour son implication dans un complot de trafic d'armes, mais il est relaxé cinq mois plus tard. L'année suivante, l'Argentine est plongée dans une crise financière et économique sans précédent, et Fernando de la Rúa est contraint de démissionner. Menem revient alors sur le devant de la scène politique et tente de regagner le siège présidentiel. Des luttes de factions au sein du Parti justicialiste conduisent à une scission et Menem se présente à l'élection présidentielle de 2003 contre deux autres candidats justicialistes et des candidats d'autres partis. Au terme du premier tour de scrutin, il mène avec un quart des voix, devançant légèrement le justicialiste Nestor Kirchner mais sans obtenir la majorité qui lui permettrait de gagner. Sous la pression de nombreux partisans, Menem se retire avant le second tour, Kirchner est automatiquement déclaré élu.

En 2004, la justice lance un mandat d'arrêt international à l'encontre de Menem, inculpé d'administration frauduleuse de fonds publics ; celui-ci se réfugie au Chili pendant un an. Assuré de ne pas être incarcéré, il rentre en[...]

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Carlos Menem - crédits : Rick Maiman/ Sygma/ Getty Images

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