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VELIZ CARLOS PEZOA (1879-1908)

L'œuvre du poète chilien Carlos Pezoa Veliz est le miroir fidèle du pathétisme de la vie des indigents, de l'angoisse économique, des douleurs physiques, c'est-à-dire de sa propre existence qui fut errante et torturée mais sans renoncement ni mélancolie. Ses premières compositions, imprégnées de sensualité et de musicalité, sont influencées par le modernisme ; puis ce sont des poèmes dont la tristesse douloureuse et déchirante, la simplicité et la transparence évoquent la mort ou son pressentiment ; les autres chantent, dans une langue populaire, les coutumes de son pays, l'héroïsme de sa race. Son œuvre fut éditée en 1927 sous le titre de Poesías y prosas par des intellectuels qui surent en reconnaître la subtilité poétique, son réalisme amer, son scepticisme désenchanté. Par les aspects populistes de sa poésie, il intégra dans la littérature la vie populaire chilienne, les traits typiques et la souffrance des classes les plus basses : l'aboulie, le fatalisme, mais aussi l'humour ; il sut dire le sens de l'inertie de ces couches sociales, de la présence de marginaux comme le vagabond, le révolté, la gouape, etc. La renommée du poète s'est accrue avec les années, et grâce aux travaux critiques et biographiques que lui a consacrés le poète Antonio de Undurraga : Poesía y efigie de Pezoa Veliz (sans lieu ni date).

— Sylvie LÉGER

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