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CARMES DÉCHAUX

Branche masculine de la réforme du Carmel qu'a inaugurée sainte Thérèse d'Ávila. En 1568, Jean de la Croix et Antoine de Jésus commencent à vivre, dans le hameau de Duruelo, selon la règle primitive du Carmel telle qu'elle était pratiquée depuis 1562 au nouveau monastère féminin de Saint-Joseph, à Ávila. La descalcez (c'est-à-dire aller pieds nus dans des sandales) était comme le signe extérieur de la nouvelle observance. Des luttes pénibles, où les querelles de personnes envenimaient des conflits de juridiction, opposèrent assez longtemps Carmes chaussés et Carmes déchaussés, voire les Déchaux entre eux (tels Jérôme Gratien et Nicolas Doria). La réforme n'obtint son autonomie complète qu'en 1593. Scindée elle-même dès 1600 en deux congrégations (Espagne, Italie), elle a retrouvé son unité en 1875.

Le double aspect, contemplatif et missionnaire, de la vocation carmélitaine y fut marqué dès l'origine par l'influence du père Thomas de Jésus (mort en 1627), instituteur des « Saints Déserts » et promoteur de l'établissement à Rome d'un séminaire spécial pour les missions (qui deviendra le séminaire de la Propagande). De 1653 à 1724, les Carmes déchaux de Salamanque ont produit une œuvre assez classique dans l'histoire de la théologie scolastique.

Le nombre de Carmes déchaux est un peu inférieur à quatre mille dans le monde, répartis en quarante-cinq provinces dans soixante-sept pays et quatre cent quatre-vingt-dix-huit maisons. Il n'y a en France que des Carmes déchaux, restaurés à Bordeaux en 1830 ; en 1994, on compte cent sept religieux, répartis en deux provinces, Paris et Avignon-Aquitaine.

— André DUVAL

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Écrit par

  • : dominicain, archiviste de la province de France

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