CARNIVORES MAMMIFÈRES

Caractéristiques générales des carnivores

L'ordre des carnivores est répandu à travers le monde, même en Australie, Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Zélande, Antarctique et sur de nombreuses îles océaniques où ils ont été introduits. Le plus petit des carnivores vivant est la belette(Mustela nivalis), qui ne pèse pas plus de 25 à 70 grammes, alors que le plus imposant est l'éléphant de mer (Mirounga sp.), avec ses quelque 2, 4 tonnes.

Les carnivores sont pourvus de quatre ou cinq doigts portant des griffes à chaque patte ; le premier doigt n'est pas opposable et peut être réduit ou absent. Certains carnivores, comme les félins ou les canidés, sont digitigrades alors que d'autres, comme les ours, sont plantigrades. Le cerveau possède des hémisphères cérébraux bien développés. Le crâne est fort et la musculature faciale est développée. L'articulation de la mâchoire permet des mouvements de la mandibule dans le sens vertical, les mouvements latéraux étant impossibles. L'estomac est simple. Les mâles possèdent un baculum (os pénien). Le nombre de mamelles est variable ; elles sont localisées sur l'abdomen, à l'exception des ours chez lesquels elles sont pectorales. Le nombre de dents varie selon les espèces, de 28 à 44, sauf pour le renard à oreilles de chauve-souris (Otocyon megalotis) qui peut en avoir jusqu'à 50. Le nombre de molaires est réduit chez les espèces prédatrices. Les incisives sont petites, parfois pointues, au nombre de 12 (3 par demi-mâchoire). Les quatre canines sont développées, recourbées et pointues. Les prémolaires sont généralement coupantes et les molaires portent plusieurs saillies (cuspides) pointues. Les carnassières fonctionnent comme les deux lames d'un ciseau du fait du développement d'une crête longitudinale tranchante (crête dite métastylaire sur la supérieure), la partie broyeuse de ces dents étant alors le plus souvent réduite. Les félins possèdent des carnassières très développées et des dents post-carnassières extrêmement réduites ; leur régime est essentiellement carné et composé de proies fraîchement tuées qu'ils cisaillent et déchiquettent avec leurs carnassières. À l'opposé, les ursidés, les procyonidés et certains viverridés présentent une dentition dont la partie broyeuse est plus développée, lié à un régime omnivore, ou, dans certains cas, essentiellement frugivore (par exemple, chez le binturong ou Arctictis binturong) ou encore composé d'invertébrés (par exemple chez la civette d'Owston ou Chrotogale owston). Certaines espèces se nourrissent de charognes, comme les hyènes, mais elles tuent également de grosses proies. Le protèle (Proteles cristatus) se nourrit surtout d'insectes contrairement aux autres membres de la famille des hyaenidés qui sont capables de broyer des os.

La morphologie, comme le comportement, sont adaptés à la prédation chez la plupart des carnivores, mais on trouve des adaptations particulières chez les espèces à régime spécialisé (par exemple, le « pouce » supplémentaire et la morphologie dentaire du grand panda – Ailuropoda melanoleuca – sont adaptés à sa consommation quasi exclusive de bambous). Le plus souvent, le régime varie en fonction des saisons et des régions. Les sens utilisés pour la chasse sont l'odorat et la vue, et de nombreuses techniques de prédation sont développées (chasse à l'affût, poursuites collectives ou solitaires ...).

Beaucoup de carnivores sont terrestres ou arboricoles. Deux espèces, le potos (Potos flavus), encore appelé kinkajou, et le binturong possèdent une queue préhensile. Tous les carnivores sont capables de nager si nécessaire, mais certains sont aquatiques – comme les phoques, les otaries et les morses – ou semi-aquatiques comme l'ours polaire (Ursus maritimus), les loutres (lutrinés), la genette aquatique[...]