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CASABLANCA, film de Michael Curtiz

Exploitant tous les ressorts du mélodrame exotique, Casablanca est devenu, avant l'heure et a posteriori, l'un des premiers films à la gloire de la résistance, imaginé et fabriqué par Hollywood en 1942. Bien sûr, il y avait eu Les Aveux d'un espion nazi (Confessions of a Nazi Spy, 1939) d'Anatole Litvak et le fameux To Be or Not To Be (1942) d'Ernst Lubitsch, mais Casablanca a ceci de particulier qu'il s'inscrit dans l'Histoire de manière prémonitoire, tout en conservant son statut de fiction. La réalisation est confiée à Michael Curtiz (1888-1962), émigré hongrois arrivé aux États-Unis en 1926 après une première carrière en Europe centrale où il avait déjà réalisé plus de soixante-dix films. Démarré le 25 mai, le tournage s'achève le 3 août 1942 avec un conséquent budget d'environ 950 000 dollars. Tout en s'inspirant du registre noir des années 1930 (de Scarface, 1932, d'Howard Hawks à Pépé le Moko, 1937, de Julien Duvivier), mêlant amour, intrigues et aventures, Casablanca participera à l'effort de guerre de la Warner Bros. Le débarquement des alliés en Afrique du Nord (8 novembre 1942) précipitera d'ailleurs sa sortie le 26 novembre 1942. Et l'énorme succès du film rapportera au producteur dix fois sa mise de départ.

Intrigue romanesque

Casablanca, M. Curtiz - crédits : Picture Post/ Moviepix/ Getty Images

Casablanca, M. Curtiz

Pour échapper aux Allemands, des résistants rejoignent Casablanca et gagnent le Café américain, un cabaret à la mode tenu par Rick Blaine, un Américain cynique et désabusé. Ils ont le projet de quitter le Maroc. Mais les visas sont difficiles à obtenir. Un résistant français, Ugarte, abattu plus tard, confie à Rick des passeports volés à des Allemands assassinés. Le chef de la résistance en Europe, Victor Laszlo, recherché par les nazis, débarque à son tour, avec sa femme, Ilsa. Ils sont en quête de sauf-conduits pour passer en zone libre en France. Rick et Ilsa avaient vécu, en 1940 à Paris, une idylle interrompue par l'Occupation. Le pianiste Sam, seul témoin de cette aventure, rejoue dans le café la chanson nostalgique fétiche de ce couple d'amoureux : As time goes by (Herman Hupfeld, 1931). Le capitaine Renault responsable de la police de Vichy accueille le major allemand Strasser pour tenter de retrouver les messagers allemands assassinés. Il sera abattu par Rick, ce qui permettra à Victor et Ilsa, muni des précieux sauf-conduits de s'envoler vers Lisbonne. La morale sera finalement sauve puisque l'épouse repentie quitte son amant pour suivre son mari sur fond de brouillard et de suspens dans une scène finale mythique de séparation à l'aéroport.

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Écrit par

  • : maître de conférences, sociologue à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Média

Casablanca, M. Curtiz - crédits : Picture Post/ Moviepix/ Getty Images

Casablanca, M. Curtiz