DELAVIGNE CASIMIR (1793-1843)
Poète et auteur dramatique né au Havre, Casimir Delavigne annonce le romantisme par ses idées libérales et par un début d'affranchissement par rapport aux règles et à l'esprit classiques.
Ses Dithyrambes sur la naissance du roi de Rome lui valent les compliments de Napoléon Ier et une place dans l'Administration des droits réunis. Il prend part aux concours de l'Académie française ; on admire ses poèmes qui n'obtiennent cependant aucune récompense en raison de leur caractère « audacieux ». Les deux invasions des Alliés lui inspirent ses plus célèbres pièces, Les Messéniennes qui, du jour au lendemain, font de leur auteur un héros national. Ces trois élégies sont un chant patriotique en signe de protestation contre l'envahisseur et sont écrites en une langue énergique, familière, dont les allures de prose contrastent avec le style poétique conventionnel de l'époque. Louis XVIII lui-même adresse ses félicitations au jeune poète et lui fait octroyer le poste de bibliothécaire de la chancellerie.
Une tragédie, Les Vêpres siciliennes (Odéon, octobre 1819), une comédie, Les Comédiens (Odéon, janvier 1820), inspirée des mœurs des gens de théâtre que l'auteur avait approchés lors des répétitions, sont suivies du Paria (décembre 1821), discret plaidoyer en faveur de la démocratie, dont va s'emparer la jeunesse libérale. Par l'importance de l'élément lyrique, cette tragédie annonce le drame romantique.
Casimir Delavigne prend parti pour la guerre d'indépendance en Grèce en écrivant trois nouvelles Messéniennes. Sa célébrité est consacrée par son élection à l'Académie française. Il refuse à cette occasion une rente de Charles X, qui riposte en le faisant destituer de son poste de bibliothécaire ; mais, le jour même, le duc d'Orléans lui accorde celui du Palais-Royal.
Avec Marino Faliero, représenté le 30 mai 1829 à la Porte-Saint-Martin, il innove en même temps que Hugo et Dumas : abandon des unités de temps et de lieu, fusion des tons tragique et comique, réalisme scénique.
Lors de la révolution de juillet 1830, il écrit les paroles de La Parisienne (musique d'Auber). Plus tard, il écrira également des chants guerriers en l'honneur de la Pologne, le Dies irae de Kosciusko, La Varsovienne. Mais son ralliement à Louis-Philippe diminue sa popularité. Avec sa Messénienne de 1830, Une semaine à Paris, écrite en l'honneur du nouveau souverain, c'est la fin de son image de champion prestigieux de l'opposition. Néanmoins, ses dernières pièces, notamment Louis XI (févr. 1832), Les Enfants d'Édouard (mai 1833), obtinrent un succès prolongé.
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Écrit par
- France CANH-GRUYER : diplômée d'études supérieures de littérature française
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