- 1. Les États caspiens au centre des enjeux énergétiques
- 2. Le désenclavement de la Caspienne en matière d'énergie
- 3. La nouvelle Route de la soie : un programme transcontinental ambitieux
- 4. La Turquie, l'acteur principal du deuxième cercle
- 5. Les États-Unis et l'Union européenne : deux acteurs majeurs du troisième cercle
- 6. L'intérêt grandissant de la Chine pour le bassin caspien
- 7. Un rapprochement russo-iranien sur fond d'isolement international de l'Iran
- 8. Différentes approches de l'intégration postsoviétique
- 9. Bibliographie
CASPIENNE, géopolitique
Différentes approches de l'intégration postsoviétique
Après la chute de l'URSS, la Russie a cherché à établir de nouveaux types de relations avec ses anciens satellites, qui constituaient désormais son étranger proche, afin de garantir sa sécurité nationale. Pour cette raison, elle s'est hâtée de créer un système collectif lui permettant d'exercer son contrôle sur l'espace postsoviétique. En décembre 1991, à Alma-Ata (Almaty), la Communauté des États indépendants (CEI), organisation à vocation économique, politique et militaire a vu le jour. Les trois États caspiens n'ont pas une position commune à l'égard de la CEI. Adoptant une politique de neutralité et d'isolement, le Turkménistan n'est plus membre permanent depuis 2005. En revanche, considéré comme un des piliers de l'intégration postsoviétique, le Kazakhstan joue un rôle central dans cette structure. Après avoir perdu le Haut-Karabakh et cinq districts azéris, l'Azerbaïdjan a été contraint, en 1993, sous la pression de Moscou, de réintégrer la CEI dont il était sorti pendant un an. Tout en restant sceptique quant à son efficacité, car un des membres, l'Arménie, est son ennemi juré, l'Azerbaïdjan ne quitte néanmoins pas l'alliance. La coopération économique avec la Russie et le conflit du Haut-Karabakh, gelé depuis 1994, en sont les raisons principales.
Avec la disparition de l'État soviétique, le système commun de défense a également été démantelé. Dans le cadre de l'URSS, les républiques étaient privées du droit de posséder leurs propres armées. Avant que les forces armées nationales ne se constituent, c'est Moscou qui s'est chargé de garantir la sécurité de la plupart de ses anciens satellites conformément au traité de sécurité collective (TSC, 1992) de Tachkent. Face à la communauté internationale, la Russie désirait ainsi se doter de droits spéciaux d'intervention dans son étranger proche. Elle s'est assuré le contrôle sur celui-ci sous couvert de la protection des frontières extérieures de la CEI et de missions de médiation impliquant le déploiement de forces d'interposition russes. Or la désintégration militaire de l'espace postsoviétique était inévitable. En 1999, le Kirghizstan et le Turkménistan ont obtenu le départ des gardes-frontières russes. La même année, la Géorgie, l'Ouzbékistan et l'Azerbaïdjan se sont retirés du TSC. En 2007, la Russie a fermé deux de ses quatre bases militaires en Géorgie, les troupes russes ne restant stationnées qu'en Abkhazie et en Ossétie du Sud en tant que forces d'interposition. Désormais, le TSC ne compte plus que sept pays membres : la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan (revenu en 2006) et le Tadjikistan. Vingt ans après sa création, la CEI ressemble à un organe consultatif. Les craintes liées à la restauration de l'hégémonie russe, la rivalité ou les conflits armés entre les pays membres et les sanctions économiques mutuelles fragilisent beaucoup cette structure.
En 1996, sur le flanc sud de la Russie, s'est formée une alliance entre la Géorgie, l'Ukraine, l'Azerbaïdjan, élargie à la Moldavie (1997) et à l'Ouzbékistan (1999), le GUUAM, acronyme anglais des noms des cinq États membres, qui ont tous des relations tendues avec Moscou. Les objectifs étaient d'équilibrer l'influence russe au sein de la CEI, de renforcer la coopération économique et politique et de créer, avec l'aide occidentale, un couloir de transport des hydrocarbures d'un coût très élevé et d'une logistique complexe évitant les territoires russe et iranien. À cette date (1999), ces pays ne font plus partie du TSC et, avec le soutien de l'Occident, essaient d'isoler la Russie du Sud. Excepté l'Ouzbékistan, ils connaissent tous des problèmes d'intégrité[...]
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Écrit par
- Garik GALSTYAN : maître de conférences en civilisation russe et soviétique, université de Lille-III (U.F.R. des langues étrangères appliquées)
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