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CATACOMBES

De l'empereur Constantin au pape Damase (306-384)

C'est avec la « paix de l'Église », la reconnaissance officielle du christianisme par l'empereur Constantin et la conversion en masse des habitants de la ville que les catacombes chrétiennes vont connaître un développement étonnant. Avec la paix de l'Église s'est également développé le culte des martyrs, lié surtout aux deux dernières persécutions (celle de Dèce et Valérien, au milieu du iiie siècle, et celle de Dioclétien au début du ive siècle). Dans un premier temps, ce culte s'est manifesté par des aménagements sommaires permettant de prier auprès des tombes des martyrs, et par la multiplication des sépultures autour de ces tombes. C'est ainsi que naissent les réseaux retro sanctos (derrière les saints), ou apud sanctos (auprès des saints), zones denses de galeries qui sont à l'origine de l'extension impressionnante des catacombes aux ive et ve siècles. Les galeries des retro sanctos délimitent des zones autour des tombes vénérées, au même niveau que celles-ci ou superposées sur plusieurs niveaux : jusqu'à cinq dans la catacombe de Saint-Calixte.

À son avènement, en 366, le pape Damase entreprit un recensement précis des tombes des martyrs romains, qu'il poursuivit durant tout son pontificat (jusqu'en 384). Il créa systématiquement des sanctuaires souterrains pour mettre en valeur ces tombes et permettre aux pèlerins de les vénérer. Il rédigea pour chacun des martyrs un épigramme plus ou moins long résumant son histoire. Ces textes furent gravés en caractères magnifiques sur de grandes dalles de marbre fixées sur les tombes, par le calligraphe officiel du pape, Furius Dyonisius Philocalus, qui a lui-même signé plusieurs de ces textes.

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne (Rome)

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