CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE FUKUSHIMA-DAIICHI, en bref
Le 11 mars 2011, un puissant tremblement de terre (magnitude 9) se produit à 80 kilomètres au large de Honshū, l'île principale du Japon, dans le Pacifique. Le séisme provoque la coupure de l'alimentation électrique de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, entraînant l'arrêt automatique des réacteurs.
Une heure plus tard, le tsunami exceptionnel provoqué par le séisme vient noyer les installations de la centrale, située en bord de mer et insuffisamment protégée par une digue de 6 mètres de hauteur. L'inondation et les dégâts empêchent la remise en marche des systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires, y compris celle des groupes électrogènes de secours. Au cours des jours qui suivent, l'interruption du refroidissement entraîne la fusion partielle du cœur de trois des six réacteurs, des explosions d'hydrogène qui endommagent encore les installations et ralentissent les opérations de secours. Du matériel radioactif est relâché dans l'atmosphère et dans l'eau de mer.
La situation dans les réacteurs n'est à peu près stabilisée que vers la fin de l'année 2011, sous condition d’injection permanente d’eau de mer pour assurer le refroidissement. Dans une zone de plusieurs dizaines de kilomètres autour de la centrale, les habitants ont été évacués. Entre-temps, l'examen du parc des centrales nucléaires japonaises a entraîné la fermeture de tous les réacteurs (assurant avant cette catastrophe près de 30 p. 100 de la production électrique nationale) et la réorientation temporaire de la production d'électricité vers l'usage des combustibles fossiles, le gaz en particulier.
La centrale de Fukushima-Daiichi est définitivement fermée et son démantèlement s’étalera sur plus d’une quarantaine d’années. Cet accident d'une gravité exceptionnelle – ayant finalement été classé, comme la catastrophe de Tchernobyl (1986), au niveau 7 (le plus haut niveau) de l'échelle INES (International Nuclear Event Scale) - a provoqué un important mouvement d'opinion. Aussi, de nombreux pays ont réorienté leur politique de production d'électricité, donnant un rôle moindre au nucléaire. Cependant, depuis 2015, le gouvernement japonais poursuit la réouverture progressive de ses réacteurs malgré une forte opposition citoyenne.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Média