- 1. Du 11 au 25 mars : fusion du cœur des réacteurs et rejets atmosphériques
- 2. Du 25 mars au 17 avril : la gestion des rejets liquides devient un enjeu majeur
- 3. À partir du 17 avril : une reprise de contrôle précaire des installations
- 4. Premier bilan des conséquences radiologiques de l'accident
- 5. L'avenir
- 6. Bibliographie
FUKUSHIMA-DAIICHI CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE
Premier bilan des conséquences radiologiques de l'accident
L'accident de Fukushima doit être considéré comme très grave. Il a finalement été classé, comme l'accident de Tchernobyl (1986), au niveau 7 de l'échelle I.N.E.S. (International Nuclear Event Scale), le 12 avril 2011.
L'ordre de grandeur des rejets radioactifs dans l'atmosphère a été estimé par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, le 18 mars, à environ un dixième des rejets de l'accident de Tchernobyl en iodes et césium, soit de l'ordre 2 × 1017 Bq en iodes et de 4 × 1016 Bq (Becquerel) en césium. Pour les gaz rares, l'ordre de grandeur est du même ordre que Tchernobyl, soit quelque 5 × 1018 Bq.
Durant la période où se sont produits les rejets radioactifs atmosphériques les plus importants, c'est-à-dire entre le 12 et le 22 mars, la météorologie a été globalement favorable (ce qui a permis de limiter les conséquences de cette catastrophe), les vents étant principalement dirigés vers l'océan Pacifique. Toutefois, les 15 et 16 mars, les vents ont été orientés vers le nord-ouest : en raison à la fois de fortes précipitations et de la très faible altitude du panache radioactif, des dépôts radioactifs importants se sont produits dans un secteur s'étendant bien au-delà de la zone évacuée par les autorités japonaises au début de l'accident (20 km autour du site), et même au-delà de la zone de mise à l'abri, entre 20 kilomètres et 30 kilomètres autour du site.
En l'absence de la connaissance précise des actions de protection effectivement mises en œuvre au-delà de la zone évacuée de 20 kilomètres (déclarée zone interdite le 22 avril), il est impossible de déterminer l'impact dosimétrique réel de l'exposition à l'iode 131, notamment pour les enfants résidant dans ces territoires pour lesquels le risque principal est de développer un cancer de la thyroïde dans les prochaines années. On peut cependant craindre un impact fort.
Début mai 2011, le Département américain de l'énergie et le ministère japonais de l'Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie ont publié conjointement une carte des dépôts de césium radioactif (césium 134 et césium 137) autour de la centrale de Fukushima-Daiichi, confirmant l'importance de ces dépôts (fig. 2). Pour les habitants maintenus dans les territoires contaminés, cette exposition se traduit par une dose liée à l'irradiation externe provoquée par les dépôts, à laquelle s'ajoute une dose interne résultant principalement de la consommation éventuelle de produits alimentaires contaminés. Ces doses sont très faibles si elles sont rapportées à une journée d'exposition, mais leur accumulation sur plusieurs années doit être prise en compte pour la gestion du risque sanitaire.
Les mesures de gestion pouvant permettre de réduire les doses des populations vivant dans les territoires contaminés sont :
– l'éloignement des populations des zones les plus contaminées ;
– la mise en œuvre de restrictions à l'exploitation économique des territoires concernés ;
– la décontamination de l'environnement dans les lieux de séjour où les populations résident ou transitent fréquemment ;
– la surveillance des produits agricoles afin d'éliminer les denrées dépassant un certain seuil de contamination. Cette surveillance doit être maintenue pendant plusieurs mois, voire plusieurs années selon les produits.
Une pollution significative de l'eau de mer sur le littoral proche de la centrale accidentée pourrait persister dans le temps, à cause des apports continus de substances radioactives transportées vers la mer par le ruissellement des eaux de surface sur des sols contaminés.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Karine HERVIOU : chef de projet EPR, direction de la sûreté des réacteurs à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
Classification
Médias
Autres références
-
CATASTROPHE NUCLÉAIRE DE FUKUSHIMA-DAIICHI, en bref
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 408 mots
- 1 média
Le 11 mars 2011, un puissant tremblement de terre (magnitude 9) se produit à 80 kilomètres au large de Honshū, l'île principale du Japon, dans le Pacifique. Le séisme provoque la coupure de l'alimentation électrique de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, entraînant l'arrêt automatique...
-
CATASTROPHES INDUSTRIELLES - (repères chronologiques)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 2 485 mots
1794 Explosion, le 1er septembre, de la poudrerie de Grenelle à Paris, faisant près de 1 000 morts. La prise de conscience des risques technologiques entraînée par cette catastrophe passe pour être à l'origine de la réglementation française marquée par le décret impérial de 1810 sur les établissements...
-
IKEDA CARLOTTA (1941-2014)
- Écrit par Thomas HAHN
- 954 mots
- 1 média
...danseuses puissent se côtoyer sur scène dans une pièce d'Ariadone. Pour cette œuvre, réplique chorégraphique au séisme de 2011 qui déclencha le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, Murobushi Kō signe la chorégraphie et Ikeda Carlotta est l'une des sept interprètes. C'est la dernière aventure commune... -
JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU , Vadime ELISSEEFF , Encyclopædia Universalis , Valérie NIQUET et Céline PAJON
- 44 405 mots
- 52 médias
...est le plus puissant jamais enregistré dans le pays. Suivi par un tsunami dévastateur, il provoque des dégâts considérables dans la région du Tōhoku, entraînant un accident nucléaire à Fukushima-Daiichi d’une gravité comparable à celui de Tchernobyl. Le Premier ministre Kan Naoto, qui s’apprêtait à... -
JAPON (Le territoire et les hommes) - L'économie
- Écrit par Evelyne DOURILLE-FEER
- 10 784 mots
- 2 médias
Deux jours aprèsla triple catastrophe du 11 mars 2011 dans la région du Tohoku le Premier ministre Naoto Kan prononçait ces mots : « Le tremblement de terre, le tsunami et l'accident nucléaire représentent la plus grande crise à laquelle le Japon ait été confronté depuis le Seconde Guerre mondiale.... - Afficher les 9 références